Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Tribulations de Mademoiselle V
Archives
anecdotes
14 mars 2012

4. Les Nuits de Bébé L : le combat de Maman V

sea starZhom, qui, je vous le rappelle, s’est « autobercé » grâce à ses propres ronflements, a profité de mon absence pour faire une nouvelle figure de style dans le lit, la position « étoile de mer », entendez par là le loukoum géant qui s’étale aux quatre coins du lit ! Il me faut donc user du peu de force qu’il me reste pour le pousser doucement centimètre par centimètre et retrouver enfin un espace de sommeil digne de ce nom ! Comme si cela ne suffisait pas, Zhom  me propose aussi parfois l’option 2, entendez la position fœtale, il se recroqueville dans le lit comme  bb L dans mon ventre mais de préférence, une fois que je suis parvenue à me coucher et de préférence contre moi, tout contre ! Sa bouche collée à mon oreille afin de s’assurer que sa douce mélodie sifflements/ ronflements me berce moi aussi.....

Les nuits s’accumulent et le manque de  sommeil est de plus en plus difficile à gérer. Mes aboiements quotidiens de Maman V se muent peu à peu en grognements féroces. Je n’ai plus ni patience ni délicatesse et Zhom en fait les frais qd il s’étale dans le lit, je le pousse violemment voire même je râle à haute et intelligible voix.

Option 1 : Mais pousse toi, tu prends toute la place !

Option 2 : Putain, bouge !

La mutation est en cours, chaque levée du corps en pleine nuit me déclenche des nausées de fatigue et j’en maudis Zhom de rester au chaud sous la couette. J’ai envie de hurler, de le secouer, je l’insulte même parfois en silence. Ça y est, c’en est fait de moi. J’ai basculé du côté obscur de la force. Dark Mozer est parmi nous ! Fuyez !

Dark Mozer

 

Publicité
13 mars 2012

3. Les Nuits de Bébé L : A 4 mois

A 4 mois, le Dr des bb estime que bb L est suffisamment grande pour ne plus avoir de bib la nuit. C’est vrai qu’elle ne mangeait quasi plus qu’un tiers du bib de nuit donc suis ok avec Dr des bb. Il faut qu’à compter de maintenant, lorsqu’elle se réveille la nuit, je la laisse couiner, râler, pleurer, hurler ou même batifoler, chuchoter, gazouiller, papoter. Le sevrage ça s’appelle ! Le sevrage, mais de quel sevrage on parle là ? Parce qu’en attendant, c’est Zhom et les voisins qui ont été sevrés, de quoi me direz-vous ? Et bien de leurs nuits calmes, douces et paisibles. Sevrage ! De ce délicieux silence qui fait que la nuit est parfaite, propice aux rêves les plus doux… Sevrage ! De ce sentiment de bien-être et de plénitude au réveil, quand, après une longue nuit, tu étires ton corps tel un félin aux premiers rayons du soleil filtrant au travers des persiennes ….Sevrage !

suce bb L

La 1ère nuit, bb L a hurlé. La 1ère nuit, Maman V a culpabilisé. Puis de fil en aiguille, nuit après nuit, Bb L s’est habituée, et Maman V a décompressé.  Enfin presque ! Car Bb L n’est pas encore capable quand elle perd sa suce, de la remettre toute seule, donc elle appelle sa maman. Enfin, elle appelle celui des deux qui entend et Papa Zhom, lui, est bercé par …ses propres ronflements, donc Bb L appelle Maman V !

Alors que Bb L se rendort tétant sa suce avec délectation, un autre combat démarre pour Maman V : réintégrer le lit conjugal !!

12 mars 2012

2. Les Nuits de Bébé L : Au bout de 2-3 mois

Au bout de 2 mois, je tenais la forme (en apparence), je gérais d’une main de maître les réveils de nuit (1 à 2 bib en moyenne). J’enchainais la journée bb et toutes les « tâches » qui incombent à la mère au foyer (lessive, ménage, repassage, cuisine) et tout ça sans sieste et au pas de course. Etant passée aux biberons, je me sentais déjà plus en forme… C’était un mensonge !!

pétage de plomb

Au bout de 3 mois, je commençais à perdre le sens de la réalité (parfois), j’aboyais (souvent) au point de faire peur aux chats de la maisonnée (ns en avons 2), mes cheveux tenaient debout tous seuls et de temps en temps, il fallait me rappeler qui j’étais, où j’habitais et quel était l’objet de votre visite ! Chaque membre de la famille/amis y allait de son petit conseil, tu devrais dormir quand elle dort en journée, tu devrais la laisser à qqn de confiance une nuit ou deux,  tu devrais demander à Zhom de prendre le relais au moins le weekend, Blablabla…tu devrais…. Blablabla tu pourrais… Blablabla yaka faukon….Stop ! Je fais au mieux enfin comme je peux et c’est déjà pas mal ! Et si par erreur, je tentais d’expliquer  le pourquoi du comment et que les conseils prodigués ne me semblaient pas applicables en l’état là, maintenant tout de suite, ct le début de la fin…

Moi : tu sais, dormir en journée, c’est difficile pour moi, je n’arrive pas à dormir sur commande

Conseiller n°1 : tu as essayé au moins ?

Moi : Oui, mais à chaque fois que je suis sur le point de m’endormir, c’est l’heure où bb L se réveille.

Conseiller n°1 : ah tiens, c’est intéressant, donc tu ne t’autorises pas à dormir en journée. Et le soir quand Zhom est rentré, tu peux ?

Moi : oui, parfois, une fois qu’il est rentré, je fais une petite sieste

Conseiller n°1 : Humm, tiens, c’est intéressant, tu as peur? Mais de quoi as-tu donc peur ? Parce que tu as peur, n’est-ce pas ? Peur qu’il arrive qqc à ta fille qd vs êtes seules ttes les 2 ? Peur qu’il se passe qqc si jamais tu t’endors ? Parce que tu as mis si longtemps à l’avoir peut-être !? Tu as peur de la perdre !?

Moi : gne

Moi (dans ma tête): euh, là tout de suite, c’est toi qui me fais peur, je dirais même que tu m’fous les jetons Grave, t’as pas idée ! et quitte à perdre qqc, je crois que toi tu perds la raison !A l’aide ! Au secours ! Freud,  sors de ce corps !! Tout de suite !!!

Moi : oui, peut-être…..

Conseiller n°1 : tu devrais peut-être en parler à qqn !?

Moi : Mmmm, nan, mais ça va aller

Moi (dans ma tête) : manquait plus que ça, la voilà adepte de la thérapie en tout genre. Sauvez-moi !! Vite, vite, trouver un autre sujet de conversation ou je la mords !!

Moi : Et tes enfants ça va !? Et ton mari, toujours au chômage !?

Ça va ça va, oui je sais, pas très fairplay « le mari au chômage » mais en même temps y’avait urgence, il fallait que je la fasse taire !

Comme par enchantement, Conseiller n°1 a stoppé net les conseils. Comme par enchantement, la conversation s’est faite plus légère. Comme par enchantement, la journée s’est bien terminée.

Conclusion : devant les précieux conseils des « yaka faukon », fuyons !

11 mars 2012

1. Les Nuits de Bébé L : Les Premières nuits

L’adage dit que bb fait ses nuits à partir de 2-3 mois….Oui, mais ce que l’adage ne dit pas, c’est que « bb fait ses nuits » signifie que bb dort 4 à 6 heures non stop et l’adage ne précise pas à quel moment, au cours des 24h00 que contient une journée,  bb doit dormir ses 06h00 non stop ! Il ‘est pas un peu con l’adage !? Parce que forcément, bb L étant un « wonderbaby », elle a dormi 06h00 d’affilée dès ses 1 mois- 1 mois et demi… Oui mais bb L n’étant pas uniquement un « wonderbaby », elle a choisi le créneau 16h00-22h00…..

                                                                       Nuit

Qui peut me dire combien de fois par nuit nous avons donc du rester éveillés .... Et encore je dis nous, par bonté d’âme car comme j’ai allaité à la demande le 1er mois (NDA : épisode allaitement à venir) et que j’ai accouché par césarienne (NDA : épisode césarienne à venir), Zhom se levait du lit pour aller chercher bb L, (car la levée du corps était somme toute encore douloureuse les dix 1ers jours), me la collait au sein et se rendormait  jusqu’à ce qu’elle ait terminé ! Oui mais voilà, le congé paternité ne dure que 14 jours et malgré toute la bonne volonté du monde, Zhom avait du mal à aller bosser et à assurer ses journées tout en se levant la nuit…. J’ai donc pris les gardes de nuit en plus de celles de jour 1 bon mois/mois et demi après l’accouchement…

6 mars 2012

Happy Birthday to Me ! Happy Birthday to You

Et oui, tout est dans le titre !

Un mois déjà que j’ai créé ce blog. Un mois déjà que je livre quelques bafouilles (bon d’accord, grosses bafouilles mais bafouilles quand même) sur des aventures passées. Un mois que je vois le nombre de visites et visiteurs augmenter (111 ce matin). Un mois que je reçois les encouragements et/ou les félicitations des mes proches et de Zhom (sans lequel je n’aurais pas raconté tout ça…enfin, une bonne partie de tout ça).

                                           happy birthday

Bref :

Un mois que je fais du bien… à qui !? Bah à moi, ce blog me fait du bien

Un mois que je fais sourire (enfin que j’espère faire sourire) famille, amis, inconnus à la lecture de certaines aventures- mésaventures.

Un mois que je donne de l’espoir (entouka, je le souhaite) à tous ces futurs parents qui rencontrent des difficultés à faire un p’tit bout’choux  et qui me lisent…peut-être… Haut les cœurs !

Bref : Merci à Tous et Happy Birthay to All of Us !!

Publicité
1 mars 2012

Episodes 10-11-12 : 30 ans, l'âge du changement... Ou pas ?

10 : Travailler dans un « palace »… à Marrakech

10a : S’installer

 Comme pour tout à Marrakech, c’est compliqué ! Il a fallu me trouver un bureau, entendez par là un local, un endroit, une pièce quoi …cartons

 

Boss n°2 ( le plus crado de tous) : tiens l’ancienne salle des archives, c’est pas mal !

Moi : gne

Boss n°2 : bah oui, il suffit de tout ranger,  de tout nettoyer et tu auras un super bureau !

Moi : euh oui, d’accord, c’est pas mal mais tu comptes sur moi pour porter toutes les archives une à une à la cave ou je vais avoir un coup de main   ?? Parce que là, vraiment, ça va pas le faire si je suis solo.

Boss n° 2 : mais non, mais non, on va te trouver qqn et le voilà qui « appelle » Ahmed, Abdellatif et Said. Les appeler est un bien grand mot… J’ai plutôt eu la sensation qu’il aboyait leurs prénoms leur sifflant l’ordre de venir tout de suite… et moi, j’étais mal à l’aise…très mal à l’aise. J’le sens pas ce Boss, mais j’le sens pas….

Après plusieurs jours de labeur acharné, j’ai enfin un endroit à moi que j’aménage tant bien que mal…Quant au côté technique, les connections informatiques, téléphoniques, électriques, internet, j’en prends mon parti dès maintenant et vous épargne les jurons quotidiens car non seulement j’ai dû patienter fort longtemps pour que tout soit installé mais il y a des coupures plus que régulières et un débit des plus catastrophiques.. Donc… inutile de palabrer ! « Qu’il est loin mon pays, qu’il est loin…. »

             10b : Au boulot !

 Pleine d’entrain et de motivation les 1ers jours,  je frétille  autant qu’un petit têtard dans une flaque d’eau.

                                                                                     tétard

Je me promène partout, j’observe tout, je note tout,  j’ai plein d’idées, des milliers, des millions, des milliards.  Je me lève hôtel, je vis hôtel, je mange hôtel et je dors hôtel… oui mais…. Après le conte des mille et une nuits, le jour s’est levé sur une autre réalité…

Je ne peux rien décider, valider, mettre en place sans en référer à Boss n°2 (le fainéant crado).

Je suis sensée travailler en binôme sur certaines missions avec « Mr D » vieux Toubab « gâté » par trop d’expatriations mais Mr D ne travaille que de 17hh00 à Minuit et la plupart du temps au bar ou au resto de l’hôtel…

cocktailsIl goûte les cocktails entre autres, après s'être assuré que ces derniers sont payés par les clients avec lesquels il « discute »... Chez moi, on appelle ça une « vieille Péripat' » mais je dois me faire des idées.

Je ne peux pas communiquer en direct avec le personnel car certains refusent de m’approcher en raison de mon sexe et avec d’autres, nous avons un pb de comm’ (moi ne parlant pas encore l’Arabe et eux le Français).

Enfin, je persévère malgré tout et ne cesse de faire des propositions d’amélioration à Boss n°2 (sur  la qualité du petit déjeuner, important dans tous les hôtels du Monde, sur le suivi clientèle qui ne semble pas si satisfaite que ça, sur le ménage en chambres, qui, même si les chambres sont ultra grandes et difficiles à nettoyer, doit être fait quotidiennement…) et c’est comme si je parlais à un mur. Il ne s’intéresse à rien, et encore moins à ces clients. Il est malsain, mal fagoté, mal foutu.  Mais qu’est ce que je fous là !?

Heureusement, je m’éclate sur les dossiers que je mène en solo mais c’est un bonheur de courte durée  car je ne m’épanouis pas en travaillant seule et en vivant seule au fur et à mesure que les jours passent….  L’eau qui fera déborder le vase quelques mois plus tard sera l’organisation d’une réunion qui m’a demandé bcp de préparation et qui sera annulée sur place le jour J sans que j’ai été prévenue car Boss n°2, fatigué et ayant trop bu la veille, ne viendra pas travailler, tout simplement…

Qui a dit que ce poste était un tremplin pour ma carrière !? Qui dit que l’expatriation, ça a du bon !? Je veux rentrer chez moi !

 11 : les stars de passage

            11a les people 

Heureusement, j’ai de temps en temps des soupapes de décompression ou des p’tits bonheurs qui m’aident à tenir le coup. Et oui, qui dit palace, dit passage de stars et des stars, j’en ai vu qq unes. L’éthique et la discrétion de nos métiers ne me permettent pas de vous dévoiler leur identité mais dans le désordre, j’ai pu approcher, du comique français qui se la pétait tellement que je ne comprends toujours pas comment sa tête a pu passer la porte,  de  la comédienne discrète et sympathique qui séjournait en famille, de l’acteur américain qui outre le fait d’être désagréable à demander à ce qu’on lui fournisse des « péripat’ », du politique peu connu …jusqu’au jour où j’ai rencontré « La Star Française ».

                               star 1Aujourd’hui à la retraite car âgée de 80 ans, La Star Française est à mes yeux une grande Star (aux yeux de ma mère aussi d’ailleurs), grand talent de comédien, charismatique, LSF ( NDA : La Star Française) est vraiment La Star, et moi, malgré mes 30 printemps, j’ai tout de la groupie adolescente boutonneuse qui ne sait s’exprimer que par onomatopées.

Le jour où je vais chercher LSF à l’aéroport avec le chauffeur :

Moi (à voix haute): Bonjour LSF. Bienvenue  à Marrakech. Quel honneur de vous rencontrer ! Ma mère vous adore !!

LSF (par habitude et par politesse) : Merci

Moi (dans ma tête) : j’ai pas dit ça, c pas possible, « ma mère vous adore ! » Mais quelle conne, faut vraiment être tarte pour dire à LSF euh, tu sais ma mère te kiffe car t’es  une vieille peau mais moi, pas du tout ! C’est la loose totale !

Moi (à voix haute) : Je m’appelle Mlle V et m’assurerais du bon déroulement de votre séjour.

LSF (avec une voix fatiguée) : Merci Mlle V

Mon excitation d’ado pré pubère est vite retombée quand j’ai été « contrainte » de passer une semaine avec LSF… prendre mes dîners dans les différents restos de l’hôtel avec LSF qui ne supporte pas de dîner seul,  dans les jardins de sa suite lorsque LSF s’ennuie. Faire le tour de la ville en calèche avec LSF qui, tout en me racontant nonchalamment une énième de ses aventures, en  profite pour tenter une caresse de mon postérieur ! Eh La Star, t’as rêvé ou quoi !?

                                                                                  calèche marrakech

Tu vois V, quand j’étais p’tit,…..ça ressemblait à cette rue là-bas et les gosses que tu vois là,...... et la calèche….. blablabla, blablabla, blablabla

Au même moment….

Je sens une main autour de moi qui glisse tout doucement de mon épaule dans mon dos et de mon dos vers mon cul…. J’y crois pas, LSF est un gros dégueulasse !

Moi : Eh LSF, t’as un pb d’équilibre on dirait, ton bras glisse, sans doute les soubresauts de la calèche sur le chemin pavé !

LSF : ah oui, merci V, tu sais à mon âge…

Moi : Ouais, ouais, je sais.. pas facile tous les jours sans doute !?

LSF s’est marré… Fin du chapitre

Au bout de 5 jours, j’en pouvais plus de LSF, trop prenant, trop intrusif et trop collant. J’ai donc refilé le bb à Mr D qui s’est empressé de faire ami-ami avec LSF.

Au bout de 8 jours, LSF rentrait chez lui non sans avoir laissé dans le livre d’Or un gentil message à l’attention de tout le monde, je dis bien tout le monde, du portier au Directeur Général… tout le monde sauf Moi .. .Allez salut La Star !

             11b : mes stars à moi

En dehors des stars people qui ne brillent qu’un temps, mes stars à moi brillent au quotidien. Elles ont débarqué au fur et à mesure, chacune après l’autre comme si elles faisaient un relais pour s’assurer que je ne pète pas un câble.  Il y a eu dans le désordre mon hôtesse de l’air préférée, ma cop’s secret  girl, MasterMoz et sa frangine et… le meilleur pour la fin : « Quelqu’un »  Nous étions en contact quotidien ( mail ou téléphone) et Il venu chaque mois, pour 1 séjour de 8 jours minimum à chaque fois ! Ce fut d’autant  plus une preuve-épreuve d’amour que « Quelqu’un » déteste l’avion, ça lui fout la trouille. Pas une petite trouille ; nan,nan,  genre la phobie de l’avion…. Et il a pris l’avion tous les mois, tout seul, comme un grand… juste pour ma tronche de cake !

peur avion

 

 

 

Quel homme ce Quelqu’un, c’est normal, c’est le mien, Mon Zhom à moi….

Merci Marrakech, grâce à toi (enfin peut-être, enfin en partie), Zhom et moi sommes plus amoureux que jamais.

 12. Y’a une vie après le boulot

 Dans tout pays, dans toute région, y’a une vie après le boulot. Tu peux au choix voir des potes, aller au restau, au ciné, glander chez toi, faire du sport, et j’en passe.

Oui, mais à Marrakech, c’est pas vraiment la même. Je bosse en moyenne 10H00/ j, 6 j/7 (et on se plaint en France !)  et n’aspire plus qu’à me reposer les jours où je ne suis pas au boulot. Oui, mais quel dommage de dormir alors que la ville s’étend devant moi ! De toute façon, il fait de + en + chaud et les nuits et siestes se font de + en + courtes.

En route donc pour la piscine, c’est reposant, détendant et ça rafraichit… Oui mais car il y a un mais…. A moins d’en avoir une dans ma résidence (ce qui n’est pas le cas), il est plus que fortement déconseillé à une femme seule et étrangère d’oser aller à la piscine. Je dois donc me rabattre sur les hôtels des alentours mais tous ceux que je contacte refusent car ils privatisent pour leurs clients… J’ai compris, il faut que je sois au choix ou cooptée ou munie  d’un billet bakchich’, ou les deux ? Bon, la piscine, on oublie !

     piscine marrakech     massages marrakech       souks marrakech

Les ballades en ville, ça c’est fait.  Les massages et soins du corps, c’est fait aussi, les souks et autres incontournables touristiques, vus, revus et archi revus.

Quant à mes tentatives de lien ave la communauté française, on oublie…. J’ai eu le choix entre les Beaufs venus faire du fric au Maroc car pays pas cher et les Toubab’s du soleil qui n’ont pas entendu parler de l’abolition de l’esclavage. « ma kayne mouchkil».

Et si tout ça c’était pas pour moi ? Et si je rentrais chez moi retrouver mon Zhom, mes potes, MasterMoz.

Bah oui, rester toute seule ici, j’ai pas envie, faire sembler de m’épanouir dans un job pourri, j’ai pas envie. Me battre plus et plus fort parce que je suis une femme, plus l’énergie !

Je veux rentrer à Paris, je déprime ici !

24 février 2012

La fin enfin !

Et oui, aujourd'hui marquera le début d'une nouvelle ère et la fin d'une lente agonie.... J'ai enfin quitté "La Vilaine Entreprise" !!

Portée aux nues pendant 3 ans,  j'étais "the bon élément" voire même "the Best"! Oui mais voilà, "the Best" a laissé une petite graine grandir dans son ventre et cette petite graine qui s'épanouit de jour en jour certes me rend plus forte mais a fait de moi, du même coup "L'élément à abattre". Et oui, nous sommes au 21ème siècle et pourtant la "Vilaine Entreprise" est toujours au moyen âge. Eh les "lapins crétins", vous savez que si vos mamans ne vous avaient pas porté, vous ne seriez pas là à faire les beaux et à maltraiter votre personnel ? 

poisson rouge 1C'est marrant, sur certains sujets, vous avez la mémoire du poisson rouge et le Qi de l'huître !         

                                                                                                                                                                                               huitre

Et puis bb graine devenu bb L est arrivée et là, même les règles de bienséance, de politesse et de respect n'ont pas poussé les "lapins crétins" à faire les "félicitations" d'usage.... Mon ancien patron disait que la véritable nature des individus transparait dans les petits gestes ou "non-gestes" du quotidien... Il comparait mes "lapins crétins" aux "Thénardier", à nous deux, on avait une juste analyse, je crois.

Bref, après avoir essuyé  les grands classiques de la grossesse dans le monde du travail (mise à l’écart, discrimination, suppression de primes), j’ai décidé de combattre, j’ai profité de la fin de mon congé mater’ (des conseils avisés d’un Avocat, du soutien de Zhom et de MasterMoz) pour négocier mon départ. Bah oui, je voulais partir  mais la tête haute et les  poches pleines. Nos lapins crétins-Thénardier ont entre autres qualités, des oursins dans les poches. Après un rapide calcul, ils ont du se dire qu’entre « ma petite demande d’indemnités de départ » et  une attaque aux prudhommes, ma demande était bien dérisoire, ridicule, légitime, fondée….

lapin 2lapin 2lapin 2

Après un bon mois de stress, points sur les I, barres sur les T, rdv avec la clique des « Lapins Crétins », un accord est trouvé, une séparation validée, un protocole signé et aujourd’hui, Vendredi 24 février, Maman V est certes outragée, Maman V s’est crue brisée, Maman V a été martyrisée mais Maman V est aujourd’hui libérée ! Vive Maman V !

13 février 2012

La Stérilisation des Biberons (téléfilm en deux parties) !

Partie 1 :

Tout un chacun sait que lorsque bb arrive, arrive aussi une multitude « d’activités » nouvelles liées à bb évidemment. Dans le lot, il y a la stérilisation des biberons. Etape 1, choisir le mode de stérilisation des biberons et par conséquent, l’appareil correspondant. Etape 2 : l’acheter. Vous vous rendez alors compte que le mode de stérilisation et l’appareil correspondant seront en fait déterminés par le prix, essentiellement (globalement de 10€ à 150€, ça calme hein !) donc dans l’ordre : Etape 1 : le prix, Etape 2 : le choix, Etape 3 : l’achat. Nous optons pour le stérilisateur micro-ondes Phillips (simple et bon marché)

     stérilisateur bib 

Vient enfin la prise en main de l’appareil après lecture…ou pas de la notice et là, les différences homme-femme apparaissent, que dis-je apparaissent, elles s’imposent d’elles-mêmes !! Et ça n’est que le début…. Il y a donc Zhom et il y a moi. Zhom ne lira pas la notice du stérilisateur biberon. Bah non, c’est trop simple, c’en est un qui va au micro ondes, donc lecture notice inutile. Zhom tentera donc une 1ère utilisation à l’aveugle et oh surprise ! Tous nos bibs ne rentrent pas dans le stérilisateur.

Moi : Comment ça tout ne rentre pas ?

Zhom : bah oui, tout ne rentre pas !

Moi : Le stérilisateur est prévu pour 6 bib de 260 ml + 6 tétines + 6 anneaux.

Zhom : ….

Moi : attends, laisse moi voir

 (ce qui signifie en langage fille que je jette simplement un coup d’œil sur les schémas et la notice et que oh miracle ! , il y a une position prévue pour chaque produit et que si on respecte cette position, tout va bien, et que si Zhom avait pris le temps de jeter un œil comme je viens de le faire, il aurait compris ça tout seul car Zhom est tt sauf con et que comme il ne l’a pas fait, j’ai du m’y coller et que du coup, le gain de temps pour moi est de zéro et que du coup, à quoi ça me sert que Zhom essaie de donner un coup de main puisque je repasse derrière de toute façon, et que mes journées et mes nuits sont suffisamment chargées pour que je n’ai pas, en plus, à me taper la mise en place du stérilisateur biberons, Bordel ! Et que de toute façon, c’est toujours pareil, c’est toujours moi qui fais tout dans cette maison et que moi, j’en ai Marre, et puis aussi, j’ai mal au ventre ( NDA : accouchement césarienne) et puis surtout, ‘chuis fatiguée et puis, et puis, et puis  MER……DE. Voilà ( entre 2 sanglots). pleurpleur

 Et oui, la femme hystérique pour un « fucking » stérilisateur, c’est Moi. Celle qui fait preuve de mauvaise foi, c’est encore Moi et celle qui profite de la situation (chamboulement hormonal post accouchement, la bonne excuse), c’est toujours Moi ! L’homme gentil, un peu paumé qui survit dans ce chaos d’émotions disproportionnées, c’est Zhom. Celui qui reste zen, c’est Lui, celui qui essuie la prochaine tempête comme s’il s’agit d’un simple coup de vent, c’est encore Lui, et celui qui gère au quotidien maman et bébé, c’est toujours Lui !  Quant à ceux qui s’aiment en dépit de tout et qui se découvrent parents depuis 3 semaines et la naissance de bébé L, bah c’est Nous …   

Le chemin est long, la route parsemée d’embûches mais l’Aventure est belle !

 Partie 2 :

Aujourd’hui à l’aise avec la stérilisation des biberons (cf 1ère partie), Zhom est tout fier de le faire et ce, quotidiennement. Bébé L a alors 3 mois environ et tourne sur 5 bib / jour donc stérilisation quotidienne. Les choses s’étant mises en place plutôt naturellement enfin, presque et selon les tâches concernées, Zhom s’est auto proclamé Responsable de la Stérilisation des Biberons. Tout se serait arrêté là si Zhom s’était contenté de faire les choses, point à la ligne ; Mais non, Zhom, comme tous les Hommes, a besoin de commenter ce qu’il fait, Tout ce qu’il fait ! Et comme tous les hommes, Zhom a besoin d’encouragements voire même de félicitations  quand il fait qqc de juste normal. Ce matin là, il est 0730, je viens de passer une heure avec bébé L (câlin du matin, biberon, rots, changement de couches, petite toilette) et je viens de la coucher. Zhom, quant à lui est débout depuis ½ heure, il a petit déjeuné ( lui !), s’apprête à passer sous la douche, et au détour du couloir, me dit nonchalamment

Zhom : «  j’ai stérilisé les biberons » ( 1 fois)

Moi : Merci

07h45, Zhom, sort de la douche, nous nous croisons dans la salle de bain.

Zhom me dit : Au fait, j’ai stérilisé les biberons. ( 2 fois)

Moi : oui, j’ai vu, merci

08h15 : Zhom part travailler. Sur le départ, il me lance de la porte d’entrée…

Zhom : je t’ai stérilisé les biberons, comme ça, tu seras tranquille toute la journée ( 3 fois)

Moi (de la salle de bain) : oui, oui, merci beaucoup.

Et la journée se passe et les suivantes aussi… à la fin de la semaine, Zhom a répété au moins 3 fois / jour qu’il avait stérilisé les biberons, quant à moi qui n’ai pas encore pété le seul câble qu’il me reste, je n’ai rien dit, de toute la semaine, enfin pas encore …et ce samedi matin là, après le créneau matin de bébé ( câlin, bib, rot, changes, toilette), après avoir avalé le petit déjeuner, après avoir entendu pour la énième fois de la semaine Zhom me dire qu’il avait stérilisé les biberons, je lui dis

Moi : répète, je n’ai pas compris ? enerve

 

Zhom répète : J’ai stérilisé les biberons

Moi : tu as fait quoi ? Tu as stérilisé les biberons ! Mais c’est génial ! C’est extra ! C’est hallucinant ! Avis à la population, Zhom a sté-ri-li-sé les BIBERONS ! Tu ne veux pas que je te fasse une banderole sur laquelle j’inscrirais que tu as stérilisé les biberons !? Ca serait top, non ? Et puis, je pourrais l’agiter tous les matins comme 1 supporter en criant  « trop fort, trop génial, il a stérilisé les biberons ! »

Zhom : …..

Moi : nan, parce  que le fait que tous les jours, je me lève aux aurores pour m’occuper de Bébé L, je prépare ta lunch box du midi, je fais les machines,  le repassage, le ménage, le dîner, les courses tout en m’occupant de bébé L et en essayant de prendre soin de moi un minimum, je t’assure, c’est rien, inutile d’en parler, c’est normal mais que tu stérilises les biberons, alors là, j’en ai le souffle coupé !!!

Zhom n’a rien dit mais Zhom ne dit jamais vraiment rien ; Zhom m’a regardé et il a souri (et ce sourire valait tout ce qu’il aurait pu dire ou ne pas dire...)

Epilogue : Depuis ce fameux samedi, Zhom stérilise toujours les biberons et tous les matins. J’apprécie qu’il le fasse et j’apprécie d’autant plus qu’il le fasse que je n’en n’entends plus jamais parler, mais alors jamais. J’ai donc pu le remercier franchement au bout de qq semaines car soyons honnêtes, oui, le fait que Zhom pense tous les jours à stériliser les biberons me soulage, et oui, ça me fait ça de moins à penser lors des longues journées que Bébé L impose à Maman V. Merci Zhom!

hola

9 février 2012

Episodes 7-8-9 : 30 ans, l'âge du Changement... Ou pas ?

7. L’emménagement

Qui dit déménagement dit logiquement emménagement et, j’aurais dû m’en douter, ce dernier ne pouvait être qu’épique …

Alors que rien n’est encore prêt, je dois intégrer  mon appart’ en catastrophe car l’hôtel est aujourd’hui complet ! Le programme annoncé par Boss n°2 et Boss n°3 est donc le suivant : trouver dans la même journée, un électricien ( que l’appart’ soit vivable un minimum), une femme de ménage (que le gros du ménage soit fait)  et un chauffeur (pour m’accompagner avec mes p’tites valises). Ok , ok mais on fait comment ? Facile quand le personnel de l’hôtel est mis à contribution… Moi qui n’aime pas mélanger, je n’ai pas eu le choix, Sidi B a choisi 3 personnes du staff qui sont venues « cleaner » mon « chez-moi », enfin, « cleaner », c’est vite dit mais le gros du travail a été fait!

Tout ce petit monde une fois parti, j’ai décidé de me détendre et me rêvait déjà en douce sirène se prélassant dans un bon bain chaud... J’ouvre donc les robinets et Oh My God ! Horreur, l’eau qui s’écoule est rouge brique, tout comme la poussière qui s’insère partout dans la ville. Calme toi Bernadette, calme toi, c’est juste un problème momentané… Respire à fond et laisse couler l’eau. Après une bonne ½ heure, l’eau a viré de rouge brique à jaune sable. Fatiguée d’attendre et persuadée que je n’obtiendrai rien de mieux ce soir, j’abdique ! Adieu bain moussant relaxant, ce sera donc une petite douche rapide (qui sait le nombre de bestioles microscopiques qui prolifèrent dans une eau comme celle là) rien que d’y penser, ça me dégoute. Allez courage à la douche ! Aaaaaaahhhhhh, l’eau est gelée ! C’est quoi ce binz ! Bah oui, pas d’eau chaude ! Mais attends sur les 3 qui sont venus à l’appart’, y’ avait bien un électricien, il a bien vérifié et mis en marche le ballon d’eau chaude !?bah oui… mais non …..Calme moi Bernadette, calme toi, c’est juste un petit couac, respires, reste zen et prends les choses du bon côté. Ouais, bah là tout de suite, j’ai plutôt envie de hurler car toute seule et toute nue dans ce grand appart’ vide qui n’a ni eau propre, ni eau chaude, j’ai le moral qui flanche. Ah « Quelqu’un », si t’étais avec moi, on pourrait peut-être en rire mais là bah, j’ai plutôt envie de pleurer … pour couronner le tout, le chauffage (électrique lui aussi) ne fonctionne pas non plus, et comme nous sommes loin de la saison touristique et des grosses chaleurs estivales, je me pèle les fesses à Marrakech !

« Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? » pourrait dire  Molière

Dans les jours qui ont suivi, j’ai joué mon plus beau rôle : Cosette au pays du soleil ; et  j’ai obtenu qu’un technicien de l’hôtel passe à l’appart « réparer » les petits couacs (électricité, donc eau chaud et chauffage !). J’ai eu droit à une machine à laver et un frigo (modèle d’expo un peu abîmé mais un frigo quand même), l’eau couleur jaune sable devient peu à peu plus claire et je viens de m’offrir mon  premier téléphone portable, il était temps de pouvoir échanger librement avec « Quelqu’un. » Trop dur sans Lui. Satisfaite de mon achat, je rentre à l’appart d’un pas gai et léger me disant qu’avec le temps, tout va se mettre en place, tout va rentrer dans l’ordre. Je vais m’habituer à cette nouvelle vie, je vais m’intégrer, …Je suis perdue dans mes pensées quand arrivée au pied de l’immeuble, plus d’ascenseur.

«ma kayne mouchkil», je grimpe à pied. Arrivée dans l’appart, plus d’électricité, panne générale dans le quartier. Ca ne sera que la 1ère d’une longue série. « Choukran beaucoup !». Vive l’Expatriation !

                                                                       Tajine Poulet

  8. Les supermarchés

 Une fois installée, il fait penser à se nourrir matin, midi et soir ! Le midi, c’est facile, je déjeuner au resto de l’hôtel avec les « Boss » Quelle chance ….

Pour le reste, en route pour l’aventure ! A 5 min à pied de l’appart’, je trouve « Acima » un supermarché et a priori, le + cher de Marrakech. Cher, c relatif car les tarifs sont bien inférieurs à ceux pratiqués à Paris, sauf  les produits importés, logique. C’est aussi et surtout le repère de la faune des bas quartiers si j’en crois l’invasion à l’entrée du magasin, peut-être est-ce aussi dû à la date, nous sommes en plein dans une fête religieuse dont je n’ai pas retenu le nom qui interdit la vente d’alcools aux musulmans, par conséquent, tous me sautent dessus à l’entrée, me tournent autour et me suivent dans les allées et m’accostent clairement en caisse me demandant de leur acheter de l’alcool ! J’en achète déjà  pas pour moi alors…..

1ère expérience à Acima un jour de fête et à une heure avancée… Ne pas renouveler.

                                                                    Acima Marrakech 

Le weekend suivant,  j’explore plus loin et découvre Marjane (l’équivalent d’Auchan en France) situé à 5km de chez moi. Grand parking, grande superficie et peu de produits mais ça a l’air propre et fréquentable. Je trouve enfin mon bonheur et troque mes marques françaises contre les marques locales compte tenu des prix. La confiture « bonne maman » à 50 dhs sera désormais remplacée par la confiture « Aicha » pour l’allégée ou « baraka » pour la sucrée. La viande de bœuf est abordable mais dure comme de la carne, quant à la charcuterie et au fromage, ça attendra un retour sur Paris.

Les + culinaires, les merguez sont top et le poulet excellent ! Voilà les bases de ma future alimentation posées J

Marjane a aussi un rayon bricolage, salle de bains, … et agréable surprise,  j’y trouve même rideaux de douche, tringle à rideaux de douche et poubelle de sdb. Youpi ! Bon, en même temps, c’est pas Castorama, faut pas délirer, je n’ai donc pas eu besoin de réfléchir 3 h00 au modèle que j’allais choisir car j’avais le choix entre poubelle plastique bleue ou poubelle plastique bleue, évidemment, j’ai choisi la poubelle plastique bleue.

                                                                                    marjane

 9. L’ Administration

 Une fois installée, et le frigo rempli, il faut aussi penser à se mettre en règle avec les autorités locales… et l’administration, Tout un poème…

D’abord, j’ai obtenu mon bail pour l’appart’ sauf que… il a fallu « faire légaliser le document ». Mais ça veut dire quoi « faire légaliser un document » ? ca veut dire que tu vas avec tes petits bras musclés et toute la bonne volonté du monde faire la queue dans un ersatz d’administration où tu te rends compte que tu es la seule femme ( ça, ça devient récurrent) mais surtout la seule étrangère, que toutes les indications sont en arabe, (en même temps, c’est logique,) que personne ne peut te renseigner mais surtout tu évites d’ouvrir la bouche et de demander des renseignements car tu sens que tu n’es pas la bienvenue.

Bon, ça c’est fait… Contrainte de demander un coup de main à Sidi B (Boss n°3). Et là, c’est comme si j’avais dit Sésame, ouvre toi ! «  Sidi B serre des mains, passe devant tout le monde et oh my God !! il a même glissé deux petits billets (de 100.00 dhs) en bout de chaine et mon bail a été « légalisé » en moins de temps qu’il ne m’en faut pour engloutir un baklava  !

Etape suivante, faire une demande de carte de séjour …. Bah oui, avec mon passeport, je ne peux rester que 3 mois sur le territoire, direction le service immigration accolé au commissariat principal de la ville.

Le bureau est fermé, sur la porte, une vieille feuille A4 punaisée avec les horaires d’ouverture et les papiers à fournir pour monter le dossier. On se croirait dans un western, tout est désert, le vent souffle, la poussière vole, ne manque plus que la musique de Sergio Léone. Et mon œil qui s’humidifie à la lecture des documents à fournir…. Il faut tout faire « légaliser » en 2 exemplaires pour étude du dossier ! Nannananananananan ! Je ne veux pas retourner à l’administration, je ne veux pas me retrouver toute seule,  je ne veux pas être la seule femme et la seule étrangère à faire la queue des heures pour rien, je ne veux pas encore supporter les regards hostiles et je commence à être gênée de devoir solliciter Sidi B. Et pourtant ! Sidi B a pris en charge la légalisation de mes papiers … Je lui ai remis mon p’tit bakchich, j’ai attendu gentiment dans la courette et ai récupéré mon dossier avec tous les papiers légalisés !

En route pour ma demande de carte de séjour…. Le décor : Une mini pièce un peu pourrie avec 2 agents chacun sur un petit bureau, un ordi pour 2, normal !Elle, elle agrafe les papiers de ton dossier, lui, il saisit sur ordi, il est chef, donc il a droit de saisir sur l’ordi et moi,  je patiente, je patiente encore, je patiente toujours. Vient enfin mon tour

On me fait asseoir (comme pour un interrogatoire dans un commissariat) et le chef  soudain m’appelle.

Le chef : Prends la chaise, viens t’asseoir

Moi : (je m’exécute en silence)

Le Chef : tu t’appelles V!? 

Moi : Oui 

Le Chef : V, viens ici et raconte moi ta vie

Moi : ……..

Et le chef m’a demandée de retracer mon parcours, non pas mon parcours professionnel ou même universitaire, non,non, mon parcours scolaire en commençant par le début stp, Me voilà à chercher dans mes souvenirs mes premières années d’école car le chef voulait tout savoir depuis le CP jusqu’à maintenant ! ( J’avais 6 ans ! Comment je pourrais me souvenir de toutes mes années d’école primaire, je me rappelle bien avoir eu 3 amoureux et leurs prénoms mais la suite ? Walou !

 Une fois, toutes mes déclarations enregistrées, le chef m’invite à repasser dans qq jours pour récupérer ma carte.

Jeudi :

Moi : bonjour, je viens chercher ma carte au nom de V

Le chef : ah non, c’est pas encore, il faut revenir lundi et pitêtre tu auras ta carte , « Inch Allah »

Lundi :

Moi : bonjour, je viens chercher ma carte au nom de V

Le chef : ah non, c’est pas encore, il faut revenir jeudi et pitêtre tu auras ta carte , « Inch Allah »

Mercredi :

Moi : bonjour, je viens chercher ma carte au nom de V

Le chef : ah non, c’est pas encore, il faut revenir lundi et pitêtre tu auras ta carte , « Inch Allah »

C’est pas possible, ils me font tourner en bourrique ou quoi ?

Proverbe marocain : Au Maroc, Un homme pressé est un homme mort

 Après discussion avec Sidi B, tout s’est éclairci, Bah oui, j’ai pas les « bons réflexes », Sidi B me dit que si je donne un bakchich de 200.00 dhs, j’aurais ma carte tt de suite.

Oui, mais moi, j’ai pas envie ! pas envie de rentrer dans le moule, pas envie de faire partie du système; pas envie de me faire « racketter » de 200 dhs pour une carte qui m’ait due, pas envie quoi !

Et puis, au pire du pire du pire, si je n’ai pas ma carte à temps,  je suis dans l’obligation de faire un saut en France pour un aller retour, donc je pourrais profiter de l’occas’ pour voir « Quelqu’un » aux frais des Boss …. Dans la vie, il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions…

 Verdict :  J’ai finalement obtenu ma carte, dans les délais impartis donc pas d’aller retour à Paris (dommage) et sans bakchich ( 1ère victoire)

8 février 2012

Episodes 4-5-6 : 30 ans, l'âge du Changement...Ou Pas ?

4. Rapide Immersion

 

thé à la menthe 2

A peine le temps de souffler en sirotant avec délectation le thé à la menthe pour "te dire la bienvenue Madame V" que me voilà entrain de dîner avec Boss n°1 dans un des cinq restos de l’hôtel et pas le resto grillades, ni le marocain non, mais le resto indien (celui là même qui me rend malade même en France tellement je ne supporte pas les épices.) Le dîner fut donc Frugal et très pro ( blablabla, voilà ce que j’attends de vous, blablabla, vous allez vous éclater, blablabla, un poste c’est ce qu’on en fait….. ouh… cette dernière phrase ne me dit rien qui vaille !) Passoyons

Après une nuit courte et entrecoupée (trouillomètre à zéro et « Allah akbar» très tôt le matin), en route pour la Première journée de ma nouvelle vie .. Youpi J

Présentation au personnel, tourbillon de visages, labyrinthe de couloirs et corridors, cache-cache dans les suites (les mini, les junior, les royales, etc…)  tellement elles sont grandes. Découverte du spa dans une ambiance « contes des mille et unes nuits » Déjeuner avec les têtes dirigeantes et pensantes (enfin, plutôt les têtes dirigeantes que pensantes) et il est déjà 15H00.

Moi dans tout ça ? Bah suis paumée au milieu de tous ces bonhommes qui jonglent entre anglais et arabe toutes les deux phrases. Paumée dans ce dédale de couloirs ; Paumée à chaque étage, à chaque recoin. Bref, vraiment paumée. Quoi, Comment, vous dites? Comprends pas, Comprends rien, Walou !

 5. Recherche du Logement

 Libérée à 15H00 pour me chercher un logement dans la ville, Boss n°2 et Boss n°3 ont fait une présélection et me proposent 3 apparts au choix. Le 1er ressemble à une vraie maison et est déjà meublé.

Boss n°3 : Tu sais « madame V », celui là, il est bien, il est déjà prêt pour toi, y’a rien d’autre à faire dedans ( et ce qu’il ne me dit pas, c’est que le précédent locataire, un expat’ comme moi, est rentré en France plus tôt que prévu et qu’ils ont l’appart sur les bras encore quelques mois donc que ça arrangerait tt le monde que  je le prenne …. Et bah non !)

Moi : D’accord Sidi B mais il n’est pas un peu loin de l’hôtel ?

Boss n° 3 : ah oui, c’est vrai, il est loin

Moi : et y’a pas l’air d’avoir grand-chose autour, magasins, boutiques , taxis ?

Boss n° 3 : ah oui, c’est vrai, il y a pas les magasins

Moi :: et puis, ça n’a pas l’air très sécurisé ?

Boss n°3 : ?????

Moi : La porte d’entrée est en fait une porte de chambre, comme une chambre d’hôtel donc, je ne vais pas me sentir en sécurité.

Boss n° 3 : ah oui, c’est vrai ça la porte d’entrée.

Moi : on peut peut-être aller voir les autres appartements ?

Le 2ème est située à Guéliz (dans le centre à 5 min de mon boulot) et le 3ème aussi, les deux étant dans la même résidence à un étage différent. J’opte donc pour celui des deux qui est disponible le premier, logique, je ne vais pas vivre à l’hôtel jour et nuit jusqu’à ce que mort s’en suive ! Ca, c’est fait, retournons bosser maintenant, il n’est que 17H00 ! 

                                                          appart guéliz

 6. le Déménagement

Etape 1 : J’ai bien sûr les clés, de l’appart’ de Guéliz, étape 2 : Le bail n’est pas signé ( normal) Etape 3 : pas d’état des lieux, ici , tu visites, tu dis oui ou non, tu négocies le prix et « safi ».Les prises murales ne sont pas opérationnelles, les plafonniers manquent d’ampoules et de douilles mais « ma kayne mouchkil». Je dors encore à l’hôtel quelques nuits le temps de préparer l’appart’ et de faire le déménagement.

Ce qui s’apparente ici à un déménagement fut en réalité une véritable épopée ! On a fait venir un camion, mais pas un joli camion de déménagement européen, bah non, plutôt un camion pourri de chantier genre vieux pick up dont le dernier contrôle technique remonte à l’ère glacière avec une équipe de 5 personnes et quelle équipe : 1 chef, un sous chef, et un petit bonhomme d’à peine 18 ans qui fait le sale boulot + 2 techniciens pour monter et démonter les meubles. Tous en tongs et chemisette. What a Dream Team !

Le déménagement commence : on ne protège pas les meubles, on ne les emballe pas, on met tout en vrac dans le camion, les sommiers et matelas blancs sont devenus beiges – marrons, le mobilier quasi neuf en bois est maintenant de la bonne occas’ car complètement éraflé, l’ensemble maintenu avec un ersatz de corde/chaîne et on prend la route… Ne parlant toujours pas l’arabe et la Dream team ne parlant pas le Français, Sidi B alias Boss n° 3 était là.

Vers midi, Pause casse croûte pour tout le monde, j’ai bien dit tout le monde, ( euh, ça veut dire moi aussi pause casse croûte au milieu des gens là, Gloups !) Mon côté pétasse bégueule  qui ne se mélange pas à la populace en a pris un sacré coup. Me voilà assise dans la poussière, à partager le repas de midi avec la dream team. Repas, quel repas, me direz vous, et bien, un pain rond rempli de vache-qui-rit (humm, trop bon, heureusement que j’avais faim…) et un coca. Comment un coca ! il n’y a pas de Diet Coke !?? Appelez  moi le directeur que je lui dise ce que je pense ! Calme toi Bernadette, calme toi, il est 1200, tt le monde crève  de faim et de soif toi y compris, et Sidi B a eu la gentillesse de te trouver un coca certes en bouteille consignée mais un coca quand même et rien que pour toi…. Alors que la dream team se passe la bouteille de bouche en bouche, (beurk !) ; Je fais donc profil bas et « savoure mon coca solo»  mais On dit que  : boire un coca dans une bouteille en verre consigné = bouton de fièvre dans la foulée pour les expatriés. C’est pas faux. Pourquoi On dit ça, On est un con ! C’est pas faux non plus sans doute. Le soir même, je sentais les démangeaisons arriver, la lèvre se gonfler, et le lendemain, j’étais défigurée !

Revenons, à nos moutons : Arrivés à l’appart’ pour décharger, ce qui prend 2h00 en France en a pris plus de 4h00 ici, principe de hiérarchie ! Il y a celui qui charge et décharge  meubles et cartons, le sous-chef qui simule le chargement et déchargement mais qui se contente des petits paquets, et le chef qui les regarde. En plus, problème d’organisation. On aurait pu décharger, mettre plusieurs cartons dans l’ascenseur, bloquer l’ascenseur, monter et décharger mais non, la dream team a préféré prendre chaque carton/meuble un à un, du camion à l’appartement et recommencer jusqu’à ce que le camion soit vide.

Comme je suis une femme, je ne dois pas porter et comme je suis occidentale, je ne dois rien faire. Oui, mais comme je suis Mademoiselle V, je t’em…..Après deux heures à les regarder « bosser », j’ai craqué, tant pis pour la hiérarchie, tant pis pour mon côté femme, tant pis pour mon côté occident, j’ai attrapé chaises, cartons, sacs plastiques et ai accéléré le rythme du déménagement. 20H00 : Fin du déménagement.

Publicité
<< < 1 2 3 > >>
Les Tribulations de Mademoiselle V
Publicité
Derniers commentaires
Pages
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 20 927
Publicité