L’interphone maudit ou l’art et la manière de se faire pipi dessus en 3 nano-secondes…
« Je suis de bonne, bonne, bonne, bonne humeur ce matin, y’a des matins comme ça ! », chantait Tristan en 1988. Et ce matin, je suis en effet comme le dit la chanson, de bonne humeur. Bébé L a fait une nuit sans petits réveils intempestifs, Zhom n’a pas trop ronflé, j’ai donc pu dormir d’une traite, évènement rare s’il en est. Sur le pont à 05h45 réveillée par les petits gazouillis de bb et me voilà en route pour une nouvelle journée, biberon du matin, couche à changer, petit déj’ et toilette de Maman V, jeu sur le tapis d’éveil, un début de journée sans encombres… Arrive le moment où bébé L est à nouveau fatiguée et demande à dormir…. 09h37 ce matin, je viens de coucher bébé L non sans mal car malgré la fatigue, elle rechigne de temps en temps à retourner dans son dodo, je la vois lentement et délicatement glisser dans les bras de Morphée, ses paupières se ferment, ses bras se détendent, ses petits pieds cessent de s’agiter dans tous les sens… et …. Ça y est, bébé dort ! Mise en route du chrono, j’ai au pire 45 minutes rien que pour moi, au mieux, 1H30 !
Avant toute chose, il me faut me vider la vessie, bah oui, j’en peux plus moi ! Alors que je m’installe sur le trône, calme et détendue arrive à mes oreilles le bruit inhumain de l’interphone maudit des voisins ! Oh non, ça sent les colporteurs ou pire, les distributeurs de pub à la C.. Tu sais, ceux qui, pour se faire un peu de fric, vont de maison en maison, pour remplir nos boites à lettres de prospectus en tous genres jusqu’à ce qu’elles vomissent le tout par l’ouverture, gavées de ce trop plein de publicité… Et comme Bébé L, Maman V et Zhom n’habitent pas dans une maison mais dans un appartement, les distributeurs usent et abusent de tous les stratagèmes pour obtenir l’ouverture de la porte, à savoir…. Sonner à tous les interphones !! Et pour couronner le tout, comme Zhom et Maman V ne sont pas mariés (enfin, pas encore), les distributeurs tout aussi perfides que stupides sonnent deux fois chez nous car nous avons deux noms différents ! Ahhhhhh ! Comme je les vomis ces distributeurs colporteurs….
Je suis donc sur le trône, culotte et pantalon en bas des chevilles, le sourire aux lèvres, prête à me vider la vessie quand retentit le bip bip, long et bruyant de l’interphone des voisins. Compte tenu de l’heure (pour rappel, 09h37), je suis persuadée que ce sont les distributeurs de déchets pour boite à lettres, oui, c’est sûr, j’en suis convaincue ! Ils vont me réveiller bébé L ces bachibouzouks de M…, ces moules à gaufres… Vite, il me faut agir…. Alors que je sens mon périnée se relâcher, je bloque le tout comme je peux et me décide à me lever, en catastrophe, le pantalon aux chevilles, pour aller décrocher l’interphone, avant que le bip bip ne retentisse ! Cours Maman V, cours, tu peux le faire ! Je saute littéralement de la cuvette des wc et sors en trombe en esquivant de justesse la porte des wc et la porte du couloir, épreuve réussie ! Ni une ni deux, sans jamais tomber, je glisse un pied devant l’autre aussi vite que possible tel une patineuse à glace et tout en stoppant net ma course devant la porte d’entrée ( au risque de m’écraser le nez dessus), je tends le bras au maximum dans un dernier effort surhumain car je sens le bip bip de l’interphone qui se rapproche de nous… vite, vite, et ……oui, j’atteins enfin l’interphone et le décroche avant la sonnerie fatidique ! Yes, I did it !....Oui mais…. Car il y a un Mais… Le temps que je me lève pour courir à l’interphone, mon cerveau n’a pas complètement enregistré l’info suivante : bloquer le tout, dire à mon périnée de stopper net son activité, se retenir encore un peu, juste un p’tit peu … Mais la machine étant lancée, l’arrêt intempestif des moteurs fut plus que difficile, voire même extrêmement laborieux et comme de bien entendu, j’me suis fait pipi dessus !!!! Quoi ? Comment ? J’imagine déjà la tête de certains d’entre vous se disant « nan, pas possible ! » Et Pourtant ! Bah oui, comme une gamine, j’me suis faite eue, j’me suis un p’tit peu fait pipi dessus !.....En même temps, j’me dis : « Mère courage que je suis, qui, au péril de sa vessie, a combattu l’interphone maudit pour son petit ! »
Alors que les minutes défilent, j’entends au loin, le bip bip strident de tous les autres interphones, les colporteurs – distributeurs ont bel et bien encore frappé ! Satisfaite de mon « sauvetage in extremis », je glisse un œil rapide dans la chambre de bébé L, qui bienheureuse, dort à poings fermés….
Finalement, son sommeil préservé a bien plus de valeur que ma culotte mouillée !