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Les Tribulations de Mademoiselle V
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28 février 2012

3. Conception de Bébé L : 3ème essai

3ème essai :

Il est des proverbes qui disent, « jamais deux sans trois », « la troisième c’est la bonne », « Après la pluie le soleil », « tout vient à point à qui sait attendre »… Finalement, autant de "proverbes à la Con", que l’on se sert ou que l’on vous sert selon les situations et bah moi, « j’avais juste » pas envie de les entendre et encore moins de « brainstormer » des heures sur le sujet. J’avais juste envie de tout le reste !        

                                                                                           mafalda               

Pendant presque 1 an, Zhom et moi avons donc repris une « vie normale » s’il en est et avons pensé à autre chose que « essai bb ». Nouveau job pour chacun d’entre nous et nouvel appart’, ah bah oui, faut c’qui faut… Bah oui, mais…. Une fois que la boucle est bouclée, tu réalises toujours que....Attention Musique ..... " il manque qqn près de toi, tu te retournes, tout le monde est là, d’où vient ce sentiment bizarre, que tu es seul(e)…."

Assez tournés autour du pot, finis les faux semblants, Zhom et Moi voulons vraiment notre p’tite famille et nous reprenons l’entraînement d’arrache pied. 3ème tentative…. 3ème essai à nouveau gagnant…Pas d’emballement, nous savons mtnt avec les précédents essais  que tomber enceinte est à priori "chose aisée" pour nous, c'est l'étape d'après qui nous échappe, enfin le pb semblait même venir de "Feu mon polype utérin (même si je ne suis pas pleinement convaincue). Bref, je suis à nouveau enceinte… Yi ha !

3ème fausse couche :         

 caliméro   « Ce qui devait arriver, arriva… », « il n’y a pas de hasards », « c’est peut-être un mal pour un bien ». STOP ! Fermez vos bouches! Je ne peux plus rien entendre ! La "vraie douleur" est de retour, c'est tout ce que j'entends.  Hors de question de retourner voir Dr G, je suis aujourd’hui persuadée qu’il n’a pas fait son job correctement les 2 fois précédentes. Je décide donc de consulter un gynéco pas trop loin de mon boulot. De mémoire, une collègue avait vu un Doc G dans mon coin pour une infection bénigne qui l’avait très bien traitée…. J’ai donc été prise en main par Dr F ( NDA : Dr Foufoune) et ce dernier nous a très bien soignés. Nous !? Qui est ce « Nous » ? Nous, c’est Zhom et moi car même si Zhom n’a pas souffert physiquement, il a souffert qquand même et il était tellement au taquet pour moi qu’il est venu à chaque consultation avec moi, s’assurant qu’on ne me faisait pas de mal, s’assurant du professionnalisme de Dr F, jusqu’à ce qu’enfin, Dr F nous confirme que tout était « rentré dans l’ordre » et que nous pouvions dès lors commencer des examens approfondis pour comprendre et qui sait… trouver une solution !?

3ème Bilan                                                                      

Il s’agissait finalement peut-être « d’un mal pour un bien » (Beurk, je déteste cette expression !) car cette « ultime mésaventure » nous aura permis à Zhom et à Moi de rencontrer Dr F et mon p’tit doigt me dit que Dr F va nous aider…

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27 février 2012

2. Conception de Bébé L : 2ème essai

2ème essai :

6 mois plus tard, Zhom et moi avons retrouvé toute notre énergie et notre entrain. En avant l’entraînement, encore une fois…. Bah oui, on a du patienter un peu pour « convalescence du cerveau et du vagin » alors là, on est au taquet ! Dans le mile Emile ! 2ème essai et 2ème essai gagnant. Cette fois, nous ne nous emballons pas, encore marqués par le 1er essai mais sommes quand même très contents...

spermatozoide

 

 

spermatozoide

 

 

 

2ème fausse couche :

Comme nous avons bien fait de ne pas nous emballer. A peine 6 semaines après la bonne nouvelle, en voilà une mauvaise. « Fausse couche-vraie douleur », encore…… c’est dingue comme on s’habitue à tout et cette fois, nous ne sommes pas surpris…. C’est une éventualité que nous avions évoqué ensemble ; La peine n’en est pas moindre mais nous parvenons à nous draper dans notre dignité. Re-rdv avec  Dr G, qui cette fois n’omet pas de me prescrire les anti-douleurs accompagnant le « ça » matin, midi et soir.  Tout se passe beaucoup mieux, enfin « aussi pas trop mal que possible » si ce n’est nos angoisses, nos doutes et notre incompréhension qui vont grandissants.

1 semaine après, la bonne nouvelle est que mon corps s’est « remis » de cette épreuve. Après insistance auprès du Dr G, j’obtiens que l’on pousse les analyses plus loin, intimement persuadée que qqc ne tourne pas rond ! Oui, je sais bien, la sécu ne prend en charge qu’à partir de 3 « Vraies douleurs » mais I don’t care! What a fuck….! Je veux savoir ! Je veux comprendre ! Finalement, après examen (douloureux, l’examen évidemment !), on suspecte la présence de polypes utérins, le polype empêchant la nidification, enfin y parait ! Et voilà future maman V qui passe sur le billard avec anesthésie générale, avec le trouillomètre à zéro et avec l’intime conviction que ces soi disant polypes ne sont pas la cause principale….

 2ème bilan :

800 € plus tard, plus de polypes mais le moral dans les godasses et la libido en berne. Si mon vagin pouvait s’exprimer il vous dirait : « Fermé pour travaux ! C’est vrai quoi, t’as envie que différentes mains étrangères te tripotent en permanence pendant quasi 1 an comme si on venait de découvrir les grottes de Lascaux !?? » Nan ! Et bah tu l’as la réponse, voilà ! mon vagin non plus!!!    

                       attention travaux        route barrée                           

26 février 2012

1. Conception de Bébé L : 1er essai

1er essai

Dans un monde idéal, faire un bébé est un acte  d’amour, tant physique que spirituel. On s’aime, on se désire, on souhaite laisser une trace de notre passage sur cette planète et une fois que tout le monde est d’accord (tout le monde, ça veut dire Zhom et Moi), on se lance dans la partie la plus intéressante du projet bb, L’entraînement ! Des heures et des heures d’entraînement… on revisiterait limite le Kama Sutra et je me prends à rêvasser que des bouts de Zhom prennent possession des bouts de Moa pour fabriquer un p’tit bout de nous. Comme pour beaucoup d’entre nous, 1er essai gagnant ! Je suis enceinte ! Yes yes yes

spermatozoide                                                                                                                                            

 

 1ère fausse couche :

Oui mais, on oublie vite qu’il faut attendre que 3 mois soient passés avant de crier « Victoire ».  Nous ne crierons pas « victoire » cette fois-ci ; Comme on le découvre lors d’une écho de contrôle à 6 semaines environ, plus de rythme cardiaque du p’tit truc, inutile de vous dire que la sensation que le ciel nous tombe sur la tête nous est soudainement plus que familière. 

                                                     ciel tête

le Médecin à l'échographie : Madame, il s’agit d’une fausse couche.

Quel terme barbare d’ailleurs pour parler d’une chose aussi délicate. C’est vrai, aujourd’hui encore, c’est un sujet tabou.  Les personnes concernées (ici Zhom et moi ) n’osent pas en parler, les proches (famille et amis) sont mal à l’aise et la société dans laquelle on vit, toujours plus axée sur les performances (professionnelles, sexuelles, etc…) ne fait qu’ajouter au mal-être « des fausses couches – vraies douleurs ». En outre, les statistiques aujourd’hui affirmant qu’une femme sur trois fait une « vraie douleur », les médecins banalisent, la sécurité sociale n’en parlons pas et nous, nous on fait comme tout le monde, enfin on essaie. On a mal, on en souffre mais on essaie quand même de banaliser.

Traitement de la « fausse couche-vraie douleur ».

Une fois la nouvelle « avalée », Zhom et moi sommes happés par le concret. Nous prenons rdv avec Dr G (Gynéco du moment alors réputé sur la place parisienne) et là, tout va très vite.

Dr G : ok fausse couche ms pas grave, banal, commun, 1 femme sur 3 ; on dirait Laurent Boyer en pleine interview « Fréquence Star »…

Zhom et moi : …….

Dr G : ok dur ms bon, ma femme aussi, fausse couche,  mtnt 3 enfants…

Zhom et moi : …..

Dr G : bon, ok, tu veux un curetage ou des médocs pour traiter ta fausse couche ?

Moi (intérieurement) : si je préfère qu’on m’inocule la peste ou le choléra, bah franchement, ça demande réflexion, non !?

Moi à Dr G : ok pour médicament, pas envie de passer sur le billard avec anesthésie générale.

Dr G : ok, tu prends 2 « ça » matin, midi et soir et tu patientes entre 2h00 à 24h00 (cela varie selon les femmes) et tu m’appelles.

Moi : ok

Finalement, il aura fallu plus de 4 jours de traitement et des coups de fil quotidiens à Dr G pour que finalement, il nous dise de doubler, voire même de tripler les doses et que ma « vraie douleur » daigne quitter mon corps, non sans m’avoir déclenché des contractions dignes de celles annonçant un accouchement (quelle ironie du sort !). J’ai donc hurlé à la mort plus de 2h00 d’affilée en pleine nuit faute de calmants (Dr G avait omis de m’en prescrire !) et Zhom m’a veillée jusqu’au petit matin. Quel homme ce Zhom !

1er bilan :

Moi : Soulagée que la douleur physique s’arrête enfin…. Epuisée par tant d’émotions. Psychologiquement abîmée

Zhom : Fatigué et déboussolé, car il aurait voulu porter douleurs et angoisses à ma place...

24 février 2012

La fin enfin !

Et oui, aujourd'hui marquera le début d'une nouvelle ère et la fin d'une lente agonie.... J'ai enfin quitté "La Vilaine Entreprise" !!

Portée aux nues pendant 3 ans,  j'étais "the bon élément" voire même "the Best"! Oui mais voilà, "the Best" a laissé une petite graine grandir dans son ventre et cette petite graine qui s'épanouit de jour en jour certes me rend plus forte mais a fait de moi, du même coup "L'élément à abattre". Et oui, nous sommes au 21ème siècle et pourtant la "Vilaine Entreprise" est toujours au moyen âge. Eh les "lapins crétins", vous savez que si vos mamans ne vous avaient pas porté, vous ne seriez pas là à faire les beaux et à maltraiter votre personnel ? 

poisson rouge 1C'est marrant, sur certains sujets, vous avez la mémoire du poisson rouge et le Qi de l'huître !         

                                                                                                                                                                                               huitre

Et puis bb graine devenu bb L est arrivée et là, même les règles de bienséance, de politesse et de respect n'ont pas poussé les "lapins crétins" à faire les "félicitations" d'usage.... Mon ancien patron disait que la véritable nature des individus transparait dans les petits gestes ou "non-gestes" du quotidien... Il comparait mes "lapins crétins" aux "Thénardier", à nous deux, on avait une juste analyse, je crois.

Bref, après avoir essuyé  les grands classiques de la grossesse dans le monde du travail (mise à l’écart, discrimination, suppression de primes), j’ai décidé de combattre, j’ai profité de la fin de mon congé mater’ (des conseils avisés d’un Avocat, du soutien de Zhom et de MasterMoz) pour négocier mon départ. Bah oui, je voulais partir  mais la tête haute et les  poches pleines. Nos lapins crétins-Thénardier ont entre autres qualités, des oursins dans les poches. Après un rapide calcul, ils ont du se dire qu’entre « ma petite demande d’indemnités de départ » et  une attaque aux prudhommes, ma demande était bien dérisoire, ridicule, légitime, fondée….

lapin 2lapin 2lapin 2

Après un bon mois de stress, points sur les I, barres sur les T, rdv avec la clique des « Lapins Crétins », un accord est trouvé, une séparation validée, un protocole signé et aujourd’hui, Vendredi 24 février, Maman V est certes outragée, Maman V s’est crue brisée, Maman V a été martyrisée mais Maman V est aujourd’hui libérée ! Vive Maman V !

13 février 2012

La Stérilisation des Biberons (téléfilm en deux parties) !

Partie 1 :

Tout un chacun sait que lorsque bb arrive, arrive aussi une multitude « d’activités » nouvelles liées à bb évidemment. Dans le lot, il y a la stérilisation des biberons. Etape 1, choisir le mode de stérilisation des biberons et par conséquent, l’appareil correspondant. Etape 2 : l’acheter. Vous vous rendez alors compte que le mode de stérilisation et l’appareil correspondant seront en fait déterminés par le prix, essentiellement (globalement de 10€ à 150€, ça calme hein !) donc dans l’ordre : Etape 1 : le prix, Etape 2 : le choix, Etape 3 : l’achat. Nous optons pour le stérilisateur micro-ondes Phillips (simple et bon marché)

     stérilisateur bib 

Vient enfin la prise en main de l’appareil après lecture…ou pas de la notice et là, les différences homme-femme apparaissent, que dis-je apparaissent, elles s’imposent d’elles-mêmes !! Et ça n’est que le début…. Il y a donc Zhom et il y a moi. Zhom ne lira pas la notice du stérilisateur biberon. Bah non, c’est trop simple, c’en est un qui va au micro ondes, donc lecture notice inutile. Zhom tentera donc une 1ère utilisation à l’aveugle et oh surprise ! Tous nos bibs ne rentrent pas dans le stérilisateur.

Moi : Comment ça tout ne rentre pas ?

Zhom : bah oui, tout ne rentre pas !

Moi : Le stérilisateur est prévu pour 6 bib de 260 ml + 6 tétines + 6 anneaux.

Zhom : ….

Moi : attends, laisse moi voir

 (ce qui signifie en langage fille que je jette simplement un coup d’œil sur les schémas et la notice et que oh miracle ! , il y a une position prévue pour chaque produit et que si on respecte cette position, tout va bien, et que si Zhom avait pris le temps de jeter un œil comme je viens de le faire, il aurait compris ça tout seul car Zhom est tt sauf con et que comme il ne l’a pas fait, j’ai du m’y coller et que du coup, le gain de temps pour moi est de zéro et que du coup, à quoi ça me sert que Zhom essaie de donner un coup de main puisque je repasse derrière de toute façon, et que mes journées et mes nuits sont suffisamment chargées pour que je n’ai pas, en plus, à me taper la mise en place du stérilisateur biberons, Bordel ! Et que de toute façon, c’est toujours pareil, c’est toujours moi qui fais tout dans cette maison et que moi, j’en ai Marre, et puis aussi, j’ai mal au ventre ( NDA : accouchement césarienne) et puis surtout, ‘chuis fatiguée et puis, et puis, et puis  MER……DE. Voilà ( entre 2 sanglots). pleurpleur

 Et oui, la femme hystérique pour un « fucking » stérilisateur, c’est Moi. Celle qui fait preuve de mauvaise foi, c’est encore Moi et celle qui profite de la situation (chamboulement hormonal post accouchement, la bonne excuse), c’est toujours Moi ! L’homme gentil, un peu paumé qui survit dans ce chaos d’émotions disproportionnées, c’est Zhom. Celui qui reste zen, c’est Lui, celui qui essuie la prochaine tempête comme s’il s’agit d’un simple coup de vent, c’est encore Lui, et celui qui gère au quotidien maman et bébé, c’est toujours Lui !  Quant à ceux qui s’aiment en dépit de tout et qui se découvrent parents depuis 3 semaines et la naissance de bébé L, bah c’est Nous …   

Le chemin est long, la route parsemée d’embûches mais l’Aventure est belle !

 Partie 2 :

Aujourd’hui à l’aise avec la stérilisation des biberons (cf 1ère partie), Zhom est tout fier de le faire et ce, quotidiennement. Bébé L a alors 3 mois environ et tourne sur 5 bib / jour donc stérilisation quotidienne. Les choses s’étant mises en place plutôt naturellement enfin, presque et selon les tâches concernées, Zhom s’est auto proclamé Responsable de la Stérilisation des Biberons. Tout se serait arrêté là si Zhom s’était contenté de faire les choses, point à la ligne ; Mais non, Zhom, comme tous les Hommes, a besoin de commenter ce qu’il fait, Tout ce qu’il fait ! Et comme tous les hommes, Zhom a besoin d’encouragements voire même de félicitations  quand il fait qqc de juste normal. Ce matin là, il est 0730, je viens de passer une heure avec bébé L (câlin du matin, biberon, rots, changement de couches, petite toilette) et je viens de la coucher. Zhom, quant à lui est débout depuis ½ heure, il a petit déjeuné ( lui !), s’apprête à passer sous la douche, et au détour du couloir, me dit nonchalamment

Zhom : «  j’ai stérilisé les biberons » ( 1 fois)

Moi : Merci

07h45, Zhom, sort de la douche, nous nous croisons dans la salle de bain.

Zhom me dit : Au fait, j’ai stérilisé les biberons. ( 2 fois)

Moi : oui, j’ai vu, merci

08h15 : Zhom part travailler. Sur le départ, il me lance de la porte d’entrée…

Zhom : je t’ai stérilisé les biberons, comme ça, tu seras tranquille toute la journée ( 3 fois)

Moi (de la salle de bain) : oui, oui, merci beaucoup.

Et la journée se passe et les suivantes aussi… à la fin de la semaine, Zhom a répété au moins 3 fois / jour qu’il avait stérilisé les biberons, quant à moi qui n’ai pas encore pété le seul câble qu’il me reste, je n’ai rien dit, de toute la semaine, enfin pas encore …et ce samedi matin là, après le créneau matin de bébé ( câlin, bib, rot, changes, toilette), après avoir avalé le petit déjeuner, après avoir entendu pour la énième fois de la semaine Zhom me dire qu’il avait stérilisé les biberons, je lui dis

Moi : répète, je n’ai pas compris ? enerve

 

Zhom répète : J’ai stérilisé les biberons

Moi : tu as fait quoi ? Tu as stérilisé les biberons ! Mais c’est génial ! C’est extra ! C’est hallucinant ! Avis à la population, Zhom a sté-ri-li-sé les BIBERONS ! Tu ne veux pas que je te fasse une banderole sur laquelle j’inscrirais que tu as stérilisé les biberons !? Ca serait top, non ? Et puis, je pourrais l’agiter tous les matins comme 1 supporter en criant  « trop fort, trop génial, il a stérilisé les biberons ! »

Zhom : …..

Moi : nan, parce  que le fait que tous les jours, je me lève aux aurores pour m’occuper de Bébé L, je prépare ta lunch box du midi, je fais les machines,  le repassage, le ménage, le dîner, les courses tout en m’occupant de bébé L et en essayant de prendre soin de moi un minimum, je t’assure, c’est rien, inutile d’en parler, c’est normal mais que tu stérilises les biberons, alors là, j’en ai le souffle coupé !!!

Zhom n’a rien dit mais Zhom ne dit jamais vraiment rien ; Zhom m’a regardé et il a souri (et ce sourire valait tout ce qu’il aurait pu dire ou ne pas dire...)

Epilogue : Depuis ce fameux samedi, Zhom stérilise toujours les biberons et tous les matins. J’apprécie qu’il le fasse et j’apprécie d’autant plus qu’il le fasse que je n’en n’entends plus jamais parler, mais alors jamais. J’ai donc pu le remercier franchement au bout de qq semaines car soyons honnêtes, oui, le fait que Zhom pense tous les jours à stériliser les biberons me soulage, et oui, ça me fait ça de moins à penser lors des longues journées que Bébé L impose à Maman V. Merci Zhom!

hola

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10 février 2012

Maman au foyer, les aléas d'un beau métier...

Lundi 30 janvier :

A l’heure où certains d’entre vous ont oublié les « joies » des premiers mois de maman et où d’autres ne les ont pas encore découvertes, je me suis dit qu’un petit moment de partage serait le bienvenu. Ci-dessous donc, un petit bout de journée de Maman V dans la vie de  Bébé L et inversement

Tout commence hier soir lorsqu’, après le bain quotidien et le dernier bib de la journée (vers 2300- Minuit) je lui enfile son super body à fleurs pour aller avec son super pyjama lapin blanc avec manches à fleurs (vous noterez le raccord entre body et pyjama que je me dois d’assortir, toujours).

Pyj du délit 1

Ma princesse est donc magnifique (comme d’habitude) et se laisse gentiment glisser dans les bras de Morphée pour une douce nuit.

Douce, en effet, car elle a dormi de minuit à 06h00 du mat’ non stop, heureux parents que nous sommes! A 06h00, branle bas de combat, Bébé L (c’est la fille de  son papa) a décidé qu’il était l’heure d’une petite diarrhée verbale…. Malgré mes cheveux en vrac et mon regard bovino-ferroviaire, je parviens à  me traîner jusqu’à sa chambre, me penche sur son lit et ai la gentillesse d’attraper sa suce pour lui remettre en bouche mais Bébé L a un problème, c’est que, comme son papa, rien ne l’arrête quand elle est lancée sur un sujet, tout personnel et incompréhensible qu’il soit et que, comme sa maman, quand elle a une idée en tête, elle ne l’a pas ailleurs et là, à 06H00, c’est l’heure de la diarrhée verbale. Mes « chutt »  à répétition (pour ne pas qu’elle réveille son papa) n’auront aucun effet sur le monologue du matin et c’est vers 06H40 que je me laisserai tomber dans mon lit alors que Bébé L vient finalement de se rendormir.

Papa Zhom se lève lui à 07H00 (un peu défoncé par les papotages de sa fille) pour démarrer sa super première journée de la semaine et alors qu’un doux lit de coton m’entoure et que je glisse à nouveau dans le sommeil, Bébé L is Back pour le bib du matin ! Il est 07h30. Bib préparé et bib avalé dans la foulée. Alors que nous sommes là, toutes deux sages et immobiles à attendre un dernier rot éventuel, une projection liquide et non identifiée sort de sa bouche à la vitesse de la lumière … la projection est telle que le bavoir est épargné mais pas le reste… Ma housse de couette (changée la veille) est toute tâchée, ma chemise de nuit préférée (propre de la veille) immaculée de blanc et le super pyj de Bébé L, trempé!

C’est pas grave l’essentiel, c’est de ne pas garder sur l’estomac qqc qui te dérange – lui dis-je avec sourire et décontraction  en changeant de pyjama.

Nous voilà maintenant, toujours avec le body à fleurs mais avec le pyjama rose à l’inscription  « je suis belle comme une fleur » et il n’est que 08h15.

message texte belle commeune fleur

Alors que Bébé L s’endort pour le petit dodo  du matin, j’en profite pour petit-déjeuner rapidos et me laver car comme tous les lundis, nous allons chez le kiné pour ma séance de rééducation de la sangle abdominale (la sangle certes, mais abdominale… déjà avt la grossesse mes abdos étaient bien cachés mais alors là…... ils ont carrément disparu… Passoyons)  et aujourd’hui, en plus, pour une séance de kiné respiratoire pour Bébé L !

0945, Bébé L est équipée pour sortir et moi aussi, il fait -3°C et direction la voiture.                 1015, ma séance terminée, à L de se faire soigner… entre 2 crises de larmes ! 1030, fin de la séance… emmitouflée dans son landau, Bébé L s’endort, fatiguée par toutes ces émotions du matin. J’en profite pour faire 2-3 courses et un saut chez le coiffeur, ne supportant plus ma tête ces derniers temps et ne pouvant en changer complètement. Coup de bol, ma coiffeuse est là et dispo et Bébé L dort toujours ! Shampoing et massage de la tête pendant que je berce nonchalamment Bébé L du pied dans son landau et en route pour une nouvelle coupe. C’est sans compter sur le collègue de ma coiffeuse (appelons le Amaury) qui, entre deux coups de ciseaux vient admirer ma merveille. Ma coiffeuse, appelons la Samantha, est jeune, belle et très sympa. Toujours à l’écoute elle fait en sorte de ne pas faire trop de bruit près du landau, l’éloigne un peu quand elle utilise le sèche-cheveux, bref, elle est super. Elle se penche à son tour sur bébé L et me dit : « elle est belle, elle est magnifique ». Je souris et intérieurement me dis «  oui, je sais, je sais, c’est normal, c’est ma fille : égo surdimensionné quand tu nous tiens…). Amaury qui a quitté son siège pour admirer à nouveau ma Merveille se penche à son tour et me dit : «  elle est réveillée, elle a les yeux grand ouverts » avant de repartir tout guilleret et satisfait vers son siège. Il se retourne d’un coup et me lance paniqué :

Amaury : euh, ??« elle » ou « il »

Moi (avec calme) : « elle »

Samantha (outrée): bah enfin, elle ! Puisqu’elle est en rose !

Moi : on peut aussi lui mettre du bleu ou même mettre du rose à un garçon

Samantha  (choquée): du rose ! A un garçon !? A cet âge !? Alors là non, hein , ils sont trop petits !

Amaury (tout fier de sa réplique) : j’ai une copine qui habille sa petite en noir, ça surprend au début mais en fait c’est super chouette…

Merci Amaury pour cette intervention, merci à tous pour ce regain d’intérêt pour bébé L  mais on peut revenir à ma tronche de cake et mes cheveux mouillés please, j’ai l’air d’une vieille serpillère ! Merci !

Soudain, Bébé L se met à « râler ». Pas le râle usuel qui passe inaperçu, non, non,  le râle de « je me motive pour pousser et faire venir le général caca » !

Amaury et Samantha en admiration devant le landau ne se doutent pas une seconde de ce qui se trame dans la couche de Bébé L… moi non plus d’ailleurs !

11h30 : retour voiture pour rentrer à la maison. Je hisse et harnache difficilement la nacelle à l’arrière de la voiture (Bébé L pèse de + en + lourd) et me glisse derrière le volant. Je sens alors comme une odeur de vieilles croûtes de fromage, non, non, ce n’est pas exactement plutôt un fromage qui a un peu vieilli, c’est quand même supportable, non, toujours pas mais mais, mais ça PUE ! Je sors de la voiture afin d’identifier la provenance de tout ceci et oh stupeur ! Je trouve la source de cette odeur, c’est BEBE L elle-même !

Ni une ni deux, en route pour la maison pour se changer ! Et là c’est le drame ! La couche ne semble pas avoir pu contenir tout ce que  Bébé L avait à évacuer (forcément, elle ne fait que tous les 3 jours !!) ! Après vérification, je confirme l’horreur! Housse du matelas à langer à changer, body et pyjama hs, il me faut même des couches pour emballer La couche et je vais être contrainte d’aérer à nouveau sa chambre tant les vapeurs semblent toxiques, c’est Fukushima dans la chambre de Bébé L! Me voilà entrain de mettre 1 nouveau body (jaune) et un nouveau pyjama (jaune et orange avec un joli crabe sur le devant en déco, il fait toujours assortir body et pyjama, toujours).

pyj délit 3

Bébé L se sent mieux, plus légère, plus à son aise et après qq instants de papotage avec ses peluches et sa turbulette, elle semble prête pour le bib du déjeuner, il est 12 20.

Mise en place du bavoir, installation dans la bonne position, insertion de la tétine dans la babymouth et Action. … Le « mangeage » du biberon se passe bien ; Quasi avalé, j’en profite pour passer un rapide coup de fil à Papa Zhom, le téléphone collé à l’oreille et le bib dans la main.

Alors que Bébé L vient de faire des rots énormes et bruyants dignes de la médaille d’or d’un concours de bière, (je la félicite d’ailleurs dignement tout en écoutant son papa) et contre toute attente, sans que le moindre bruit ait pu m’alerter, rien, pas le moindre signe, je pousse un léger cri, léger car j’en ai le souffle coupé… Je sens subitement une folle quantité de liquide chaud me parcourir les lèvres, descendre dans mon cou, glisser dans le creux de mes seins pour finir par s’échouer dans mon soutien gorge telle l’écume de mer ! Que se passe-t-il mais Qu’est ce qu’il se passe ? Bébé L vient de rendre « un peu » de lait. Comme si le fait de m’avoir inondé ne suffisait pas, son pyj ( le 3ème depuis ce matin, si vous avez suivi l’’intrigue) est bon à mettre à laver ! Quel bonheur de chaque instant que celui d’être maman …

Jai évidemment raccroché le téléphone et pris mon bébé L « craspec » sous le bras et en avant pour un nouveau change. Le body jaune étant par chance intact, j’ai opté pour le pyj blanc avec nounours et lapin jaune, (pour le rappel avec le body, il faut toujours assortir les deux, toujours !). Fatiguée mais néanmoins satisfaite et épanouie, Bébé L a donné le signal du dodo

pyj délit 4

Je ne me suis pas fait priée pour la coucher, la border dans sa turbu, lui faire un bisou et avant de pouvoir moi aussi aller savourer mon déjeuner, j’ai fait comme le coq français, j’ai chanté les 2 mains (et non pas les 2 pattes,) dans la merde, prélavant le pyjama 1, celui de l’épisode projection non identifiée, prélavant body et pyjama2, ceux de l’épisode Général caca ( les pires de la journée), et prélavant pyjama 3, celui de l’épisode liquide  chaud le long du corps de maman.

Enfin, je suis allée déjeuner, il était 1330 et la journée n’était qu’à demi entamée…

Qui a dit que maman au foyer n’était pas un métier et un beau métier ? Pourquoi personne ne m’a dit que le bonheur d’être maman,  c’était aussi ça   ??

Epilogue : C’était une ½ journée de Maman V dans la Vie de Bébé L et inversement

 

9 février 2012

Episodes 7-8-9 : 30 ans, l'âge du Changement... Ou pas ?

7. L’emménagement

Qui dit déménagement dit logiquement emménagement et, j’aurais dû m’en douter, ce dernier ne pouvait être qu’épique …

Alors que rien n’est encore prêt, je dois intégrer  mon appart’ en catastrophe car l’hôtel est aujourd’hui complet ! Le programme annoncé par Boss n°2 et Boss n°3 est donc le suivant : trouver dans la même journée, un électricien ( que l’appart’ soit vivable un minimum), une femme de ménage (que le gros du ménage soit fait)  et un chauffeur (pour m’accompagner avec mes p’tites valises). Ok , ok mais on fait comment ? Facile quand le personnel de l’hôtel est mis à contribution… Moi qui n’aime pas mélanger, je n’ai pas eu le choix, Sidi B a choisi 3 personnes du staff qui sont venues « cleaner » mon « chez-moi », enfin, « cleaner », c’est vite dit mais le gros du travail a été fait!

Tout ce petit monde une fois parti, j’ai décidé de me détendre et me rêvait déjà en douce sirène se prélassant dans un bon bain chaud... J’ouvre donc les robinets et Oh My God ! Horreur, l’eau qui s’écoule est rouge brique, tout comme la poussière qui s’insère partout dans la ville. Calme toi Bernadette, calme toi, c’est juste un problème momentané… Respire à fond et laisse couler l’eau. Après une bonne ½ heure, l’eau a viré de rouge brique à jaune sable. Fatiguée d’attendre et persuadée que je n’obtiendrai rien de mieux ce soir, j’abdique ! Adieu bain moussant relaxant, ce sera donc une petite douche rapide (qui sait le nombre de bestioles microscopiques qui prolifèrent dans une eau comme celle là) rien que d’y penser, ça me dégoute. Allez courage à la douche ! Aaaaaaahhhhhh, l’eau est gelée ! C’est quoi ce binz ! Bah oui, pas d’eau chaude ! Mais attends sur les 3 qui sont venus à l’appart’, y’ avait bien un électricien, il a bien vérifié et mis en marche le ballon d’eau chaude !?bah oui… mais non …..Calme moi Bernadette, calme toi, c’est juste un petit couac, respires, reste zen et prends les choses du bon côté. Ouais, bah là tout de suite, j’ai plutôt envie de hurler car toute seule et toute nue dans ce grand appart’ vide qui n’a ni eau propre, ni eau chaude, j’ai le moral qui flanche. Ah « Quelqu’un », si t’étais avec moi, on pourrait peut-être en rire mais là bah, j’ai plutôt envie de pleurer … pour couronner le tout, le chauffage (électrique lui aussi) ne fonctionne pas non plus, et comme nous sommes loin de la saison touristique et des grosses chaleurs estivales, je me pèle les fesses à Marrakech !

« Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? » pourrait dire  Molière

Dans les jours qui ont suivi, j’ai joué mon plus beau rôle : Cosette au pays du soleil ; et  j’ai obtenu qu’un technicien de l’hôtel passe à l’appart « réparer » les petits couacs (électricité, donc eau chaud et chauffage !). J’ai eu droit à une machine à laver et un frigo (modèle d’expo un peu abîmé mais un frigo quand même), l’eau couleur jaune sable devient peu à peu plus claire et je viens de m’offrir mon  premier téléphone portable, il était temps de pouvoir échanger librement avec « Quelqu’un. » Trop dur sans Lui. Satisfaite de mon achat, je rentre à l’appart d’un pas gai et léger me disant qu’avec le temps, tout va se mettre en place, tout va rentrer dans l’ordre. Je vais m’habituer à cette nouvelle vie, je vais m’intégrer, …Je suis perdue dans mes pensées quand arrivée au pied de l’immeuble, plus d’ascenseur.

«ma kayne mouchkil», je grimpe à pied. Arrivée dans l’appart, plus d’électricité, panne générale dans le quartier. Ca ne sera que la 1ère d’une longue série. « Choukran beaucoup !». Vive l’Expatriation !

                                                                       Tajine Poulet

  8. Les supermarchés

 Une fois installée, il fait penser à se nourrir matin, midi et soir ! Le midi, c’est facile, je déjeuner au resto de l’hôtel avec les « Boss » Quelle chance ….

Pour le reste, en route pour l’aventure ! A 5 min à pied de l’appart’, je trouve « Acima » un supermarché et a priori, le + cher de Marrakech. Cher, c relatif car les tarifs sont bien inférieurs à ceux pratiqués à Paris, sauf  les produits importés, logique. C’est aussi et surtout le repère de la faune des bas quartiers si j’en crois l’invasion à l’entrée du magasin, peut-être est-ce aussi dû à la date, nous sommes en plein dans une fête religieuse dont je n’ai pas retenu le nom qui interdit la vente d’alcools aux musulmans, par conséquent, tous me sautent dessus à l’entrée, me tournent autour et me suivent dans les allées et m’accostent clairement en caisse me demandant de leur acheter de l’alcool ! J’en achète déjà  pas pour moi alors…..

1ère expérience à Acima un jour de fête et à une heure avancée… Ne pas renouveler.

                                                                    Acima Marrakech 

Le weekend suivant,  j’explore plus loin et découvre Marjane (l’équivalent d’Auchan en France) situé à 5km de chez moi. Grand parking, grande superficie et peu de produits mais ça a l’air propre et fréquentable. Je trouve enfin mon bonheur et troque mes marques françaises contre les marques locales compte tenu des prix. La confiture « bonne maman » à 50 dhs sera désormais remplacée par la confiture « Aicha » pour l’allégée ou « baraka » pour la sucrée. La viande de bœuf est abordable mais dure comme de la carne, quant à la charcuterie et au fromage, ça attendra un retour sur Paris.

Les + culinaires, les merguez sont top et le poulet excellent ! Voilà les bases de ma future alimentation posées J

Marjane a aussi un rayon bricolage, salle de bains, … et agréable surprise,  j’y trouve même rideaux de douche, tringle à rideaux de douche et poubelle de sdb. Youpi ! Bon, en même temps, c’est pas Castorama, faut pas délirer, je n’ai donc pas eu besoin de réfléchir 3 h00 au modèle que j’allais choisir car j’avais le choix entre poubelle plastique bleue ou poubelle plastique bleue, évidemment, j’ai choisi la poubelle plastique bleue.

                                                                                    marjane

 9. L’ Administration

 Une fois installée, et le frigo rempli, il faut aussi penser à se mettre en règle avec les autorités locales… et l’administration, Tout un poème…

D’abord, j’ai obtenu mon bail pour l’appart’ sauf que… il a fallu « faire légaliser le document ». Mais ça veut dire quoi « faire légaliser un document » ? ca veut dire que tu vas avec tes petits bras musclés et toute la bonne volonté du monde faire la queue dans un ersatz d’administration où tu te rends compte que tu es la seule femme ( ça, ça devient récurrent) mais surtout la seule étrangère, que toutes les indications sont en arabe, (en même temps, c’est logique,) que personne ne peut te renseigner mais surtout tu évites d’ouvrir la bouche et de demander des renseignements car tu sens que tu n’es pas la bienvenue.

Bon, ça c’est fait… Contrainte de demander un coup de main à Sidi B (Boss n°3). Et là, c’est comme si j’avais dit Sésame, ouvre toi ! «  Sidi B serre des mains, passe devant tout le monde et oh my God !! il a même glissé deux petits billets (de 100.00 dhs) en bout de chaine et mon bail a été « légalisé » en moins de temps qu’il ne m’en faut pour engloutir un baklava  !

Etape suivante, faire une demande de carte de séjour …. Bah oui, avec mon passeport, je ne peux rester que 3 mois sur le territoire, direction le service immigration accolé au commissariat principal de la ville.

Le bureau est fermé, sur la porte, une vieille feuille A4 punaisée avec les horaires d’ouverture et les papiers à fournir pour monter le dossier. On se croirait dans un western, tout est désert, le vent souffle, la poussière vole, ne manque plus que la musique de Sergio Léone. Et mon œil qui s’humidifie à la lecture des documents à fournir…. Il faut tout faire « légaliser » en 2 exemplaires pour étude du dossier ! Nannananananananan ! Je ne veux pas retourner à l’administration, je ne veux pas me retrouver toute seule,  je ne veux pas être la seule femme et la seule étrangère à faire la queue des heures pour rien, je ne veux pas encore supporter les regards hostiles et je commence à être gênée de devoir solliciter Sidi B. Et pourtant ! Sidi B a pris en charge la légalisation de mes papiers … Je lui ai remis mon p’tit bakchich, j’ai attendu gentiment dans la courette et ai récupéré mon dossier avec tous les papiers légalisés !

En route pour ma demande de carte de séjour…. Le décor : Une mini pièce un peu pourrie avec 2 agents chacun sur un petit bureau, un ordi pour 2, normal !Elle, elle agrafe les papiers de ton dossier, lui, il saisit sur ordi, il est chef, donc il a droit de saisir sur l’ordi et moi,  je patiente, je patiente encore, je patiente toujours. Vient enfin mon tour

On me fait asseoir (comme pour un interrogatoire dans un commissariat) et le chef  soudain m’appelle.

Le chef : Prends la chaise, viens t’asseoir

Moi : (je m’exécute en silence)

Le Chef : tu t’appelles V!? 

Moi : Oui 

Le Chef : V, viens ici et raconte moi ta vie

Moi : ……..

Et le chef m’a demandée de retracer mon parcours, non pas mon parcours professionnel ou même universitaire, non,non, mon parcours scolaire en commençant par le début stp, Me voilà à chercher dans mes souvenirs mes premières années d’école car le chef voulait tout savoir depuis le CP jusqu’à maintenant ! ( J’avais 6 ans ! Comment je pourrais me souvenir de toutes mes années d’école primaire, je me rappelle bien avoir eu 3 amoureux et leurs prénoms mais la suite ? Walou !

 Une fois, toutes mes déclarations enregistrées, le chef m’invite à repasser dans qq jours pour récupérer ma carte.

Jeudi :

Moi : bonjour, je viens chercher ma carte au nom de V

Le chef : ah non, c’est pas encore, il faut revenir lundi et pitêtre tu auras ta carte , « Inch Allah »

Lundi :

Moi : bonjour, je viens chercher ma carte au nom de V

Le chef : ah non, c’est pas encore, il faut revenir jeudi et pitêtre tu auras ta carte , « Inch Allah »

Mercredi :

Moi : bonjour, je viens chercher ma carte au nom de V

Le chef : ah non, c’est pas encore, il faut revenir lundi et pitêtre tu auras ta carte , « Inch Allah »

C’est pas possible, ils me font tourner en bourrique ou quoi ?

Proverbe marocain : Au Maroc, Un homme pressé est un homme mort

 Après discussion avec Sidi B, tout s’est éclairci, Bah oui, j’ai pas les « bons réflexes », Sidi B me dit que si je donne un bakchich de 200.00 dhs, j’aurais ma carte tt de suite.

Oui, mais moi, j’ai pas envie ! pas envie de rentrer dans le moule, pas envie de faire partie du système; pas envie de me faire « racketter » de 200 dhs pour une carte qui m’ait due, pas envie quoi !

Et puis, au pire du pire du pire, si je n’ai pas ma carte à temps,  je suis dans l’obligation de faire un saut en France pour un aller retour, donc je pourrais profiter de l’occas’ pour voir « Quelqu’un » aux frais des Boss …. Dans la vie, il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions…

 Verdict :  J’ai finalement obtenu ma carte, dans les délais impartis donc pas d’aller retour à Paris (dommage) et sans bakchich ( 1ère victoire)

8 février 2012

Episodes 4-5-6 : 30 ans, l'âge du Changement...Ou Pas ?

4. Rapide Immersion

 

thé à la menthe 2

A peine le temps de souffler en sirotant avec délectation le thé à la menthe pour "te dire la bienvenue Madame V" que me voilà entrain de dîner avec Boss n°1 dans un des cinq restos de l’hôtel et pas le resto grillades, ni le marocain non, mais le resto indien (celui là même qui me rend malade même en France tellement je ne supporte pas les épices.) Le dîner fut donc Frugal et très pro ( blablabla, voilà ce que j’attends de vous, blablabla, vous allez vous éclater, blablabla, un poste c’est ce qu’on en fait….. ouh… cette dernière phrase ne me dit rien qui vaille !) Passoyons

Après une nuit courte et entrecoupée (trouillomètre à zéro et « Allah akbar» très tôt le matin), en route pour la Première journée de ma nouvelle vie .. Youpi J

Présentation au personnel, tourbillon de visages, labyrinthe de couloirs et corridors, cache-cache dans les suites (les mini, les junior, les royales, etc…)  tellement elles sont grandes. Découverte du spa dans une ambiance « contes des mille et unes nuits » Déjeuner avec les têtes dirigeantes et pensantes (enfin, plutôt les têtes dirigeantes que pensantes) et il est déjà 15H00.

Moi dans tout ça ? Bah suis paumée au milieu de tous ces bonhommes qui jonglent entre anglais et arabe toutes les deux phrases. Paumée dans ce dédale de couloirs ; Paumée à chaque étage, à chaque recoin. Bref, vraiment paumée. Quoi, Comment, vous dites? Comprends pas, Comprends rien, Walou !

 5. Recherche du Logement

 Libérée à 15H00 pour me chercher un logement dans la ville, Boss n°2 et Boss n°3 ont fait une présélection et me proposent 3 apparts au choix. Le 1er ressemble à une vraie maison et est déjà meublé.

Boss n°3 : Tu sais « madame V », celui là, il est bien, il est déjà prêt pour toi, y’a rien d’autre à faire dedans ( et ce qu’il ne me dit pas, c’est que le précédent locataire, un expat’ comme moi, est rentré en France plus tôt que prévu et qu’ils ont l’appart sur les bras encore quelques mois donc que ça arrangerait tt le monde que  je le prenne …. Et bah non !)

Moi : D’accord Sidi B mais il n’est pas un peu loin de l’hôtel ?

Boss n° 3 : ah oui, c’est vrai, il est loin

Moi : et y’a pas l’air d’avoir grand-chose autour, magasins, boutiques , taxis ?

Boss n° 3 : ah oui, c’est vrai, il y a pas les magasins

Moi :: et puis, ça n’a pas l’air très sécurisé ?

Boss n°3 : ?????

Moi : La porte d’entrée est en fait une porte de chambre, comme une chambre d’hôtel donc, je ne vais pas me sentir en sécurité.

Boss n° 3 : ah oui, c’est vrai ça la porte d’entrée.

Moi : on peut peut-être aller voir les autres appartements ?

Le 2ème est située à Guéliz (dans le centre à 5 min de mon boulot) et le 3ème aussi, les deux étant dans la même résidence à un étage différent. J’opte donc pour celui des deux qui est disponible le premier, logique, je ne vais pas vivre à l’hôtel jour et nuit jusqu’à ce que mort s’en suive ! Ca, c’est fait, retournons bosser maintenant, il n’est que 17H00 ! 

                                                          appart guéliz

 6. le Déménagement

Etape 1 : J’ai bien sûr les clés, de l’appart’ de Guéliz, étape 2 : Le bail n’est pas signé ( normal) Etape 3 : pas d’état des lieux, ici , tu visites, tu dis oui ou non, tu négocies le prix et « safi ».Les prises murales ne sont pas opérationnelles, les plafonniers manquent d’ampoules et de douilles mais « ma kayne mouchkil». Je dors encore à l’hôtel quelques nuits le temps de préparer l’appart’ et de faire le déménagement.

Ce qui s’apparente ici à un déménagement fut en réalité une véritable épopée ! On a fait venir un camion, mais pas un joli camion de déménagement européen, bah non, plutôt un camion pourri de chantier genre vieux pick up dont le dernier contrôle technique remonte à l’ère glacière avec une équipe de 5 personnes et quelle équipe : 1 chef, un sous chef, et un petit bonhomme d’à peine 18 ans qui fait le sale boulot + 2 techniciens pour monter et démonter les meubles. Tous en tongs et chemisette. What a Dream Team !

Le déménagement commence : on ne protège pas les meubles, on ne les emballe pas, on met tout en vrac dans le camion, les sommiers et matelas blancs sont devenus beiges – marrons, le mobilier quasi neuf en bois est maintenant de la bonne occas’ car complètement éraflé, l’ensemble maintenu avec un ersatz de corde/chaîne et on prend la route… Ne parlant toujours pas l’arabe et la Dream team ne parlant pas le Français, Sidi B alias Boss n° 3 était là.

Vers midi, Pause casse croûte pour tout le monde, j’ai bien dit tout le monde, ( euh, ça veut dire moi aussi pause casse croûte au milieu des gens là, Gloups !) Mon côté pétasse bégueule  qui ne se mélange pas à la populace en a pris un sacré coup. Me voilà assise dans la poussière, à partager le repas de midi avec la dream team. Repas, quel repas, me direz vous, et bien, un pain rond rempli de vache-qui-rit (humm, trop bon, heureusement que j’avais faim…) et un coca. Comment un coca ! il n’y a pas de Diet Coke !?? Appelez  moi le directeur que je lui dise ce que je pense ! Calme toi Bernadette, calme toi, il est 1200, tt le monde crève  de faim et de soif toi y compris, et Sidi B a eu la gentillesse de te trouver un coca certes en bouteille consignée mais un coca quand même et rien que pour toi…. Alors que la dream team se passe la bouteille de bouche en bouche, (beurk !) ; Je fais donc profil bas et « savoure mon coca solo»  mais On dit que  : boire un coca dans une bouteille en verre consigné = bouton de fièvre dans la foulée pour les expatriés. C’est pas faux. Pourquoi On dit ça, On est un con ! C’est pas faux non plus sans doute. Le soir même, je sentais les démangeaisons arriver, la lèvre se gonfler, et le lendemain, j’étais défigurée !

Revenons, à nos moutons : Arrivés à l’appart’ pour décharger, ce qui prend 2h00 en France en a pris plus de 4h00 ici, principe de hiérarchie ! Il y a celui qui charge et décharge  meubles et cartons, le sous-chef qui simule le chargement et déchargement mais qui se contente des petits paquets, et le chef qui les regarde. En plus, problème d’organisation. On aurait pu décharger, mettre plusieurs cartons dans l’ascenseur, bloquer l’ascenseur, monter et décharger mais non, la dream team a préféré prendre chaque carton/meuble un à un, du camion à l’appartement et recommencer jusqu’à ce que le camion soit vide.

Comme je suis une femme, je ne dois pas porter et comme je suis occidentale, je ne dois rien faire. Oui, mais comme je suis Mademoiselle V, je t’em…..Après deux heures à les regarder « bosser », j’ai craqué, tant pis pour la hiérarchie, tant pis pour mon côté femme, tant pis pour mon côté occident, j’ai attrapé chaises, cartons, sacs plastiques et ai accéléré le rythme du déménagement. 20H00 : Fin du déménagement.

7 février 2012

Episodes 1-2-3 : 30 ans, l’âge du changement…Ou pas ?

Episode 1 : La Proposition

 

lampe d'alladinFin 2007, je m'ennuie un peu dans mon job, je végète, les jours se ressemblent et j'ai envie de changement. Ma bonne étoile m'a certainement entendue car je reçois non pas une proposition mais The Proposition. Devenir n°2 d'un hôtel Luxe à M.......arrakech ! Et « Cherry on the Cake », l'hôtel en question, je le connais (en tant que Cliente certes mais je le connais) et je rêve d'y bosser depuis plus de 2 ans.

Le hic, et pas des moindres, je viens de rencontrer Quelqu'un. Pas une aventure ou un coup d'un soir, non, non Quelqu'un...

Episode 2 : la décision

Que faire ? Pesons le pour et le contre. Une opportunité pareille, est-ce que ça se refuse ? Evidemment non ! Oui, mais un Quelqu'un comme ce quelqu'un là, est-ce que ça s'abandonne ? hé bah non !Oui, mais, est-ce que je ne vais pas lui en vouloir à vie et si je ne réalise pas mon rêve pour rester à ses côtés ? Evidemment si ! Oui, mais y aller, c'est prendre le risque de le perdre, loin des yeux, loin du cœur ? Encore oui !

Bon bah alors ? Bah alors, 1. vivre c'est avancer et 2. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire

Donc : On y va et Quelqu'un suivra dans quelques mois ou pas ? Marrakech me Voilà J

Episode 3 : le Voyage 

Mon futur employeur m'a certes payé le billet mais en low cost please, faut pas pousser ! (ça aurait du me mettre la puce à l'oreille tout de suite, et oui, ça aurait du mais non ) Conséquence : Un départ de Roissy mouvementé !
Limiter à 20 kgs de bagages gratuits, je dépasse largement le poids autorisé ...

Pesage des bagages 3 fois, et que je te laisse te débrouiller pour porter, soulever, peser, contre peser, reposer, ranger et enfin installer ces fuck...valises de plus de 20 kilos... tandis que la p'tite hôtesse au sol, dans son p'tit tailleur avec ses p'tits 50 kilos toute mouillée et son « perfect make'up » me regarde en souriant et m'explique que :

L'hôtesse : Vous avez été mal informée, c'est dommage !

Moi (dans ma tête) : tu m'étonnes John !

L'hôtesse : Une bonne information vous aurait épargné des dépenses d'argent inutiles, de la fatigue et du poids à porter

Moi (toujours dans ma tête) : elle le fait exprès ou bien ?

Je paie alors non loin de 200 € et je ne suis pas encore partie...

Quant à la p'tite hôtesse, dans son p'tit tailleur, derrière son p'tit pupitre, avec son p'tit sourire..... Je lui dirais bien ma façon de penser.Oui mais elle tient ma p'tite carte d'embarquement dans sa jolie p'tite main ; J'ai donc souri et j'ai embarqué non sans avoir vidé le contenu de ma valise cabine devant tout plein de gens en costume, (ça s'appelle la sécurité à Roissy), qui ont pu constaté que oui, en tant que femme, j'avais des sous vêtements dans ma valise ( au cas où mes valises en soute n'arrivent pas en même temps que moi), que oui, j'avais un traitement contre l herpès labial, ça arrive plus souvent qu'on ne croit ! et que oui, je pouvais aussi rougir quand on me collait l'affiche devant tout un aéroport...
J'ai enfin pris l'avion, vol sans encombre si ce n'est une heure de retard mais qu'est ce qu'une heure ?

Atterrissage à Marrakech ok, contrôle des passeports ok, récupération des bagages ok, passage de la douane... pas ok ! Voilà que ça recommence. Les douaniers ont une folle envie de vérifier le contenu de mes bagages.... Comme je ne donne pas de bakchichs ( je n'ai pas encore les « bons » réflexes), je me bats à nouveau avec mes valises portant; soulevant, re portant, re soulevant mes 50 kilos de bagages pour les passer au détecteur, encore, les ouvrir, toujours... J'ai l'impression d'avoir la scoumoune et d'être Pierre richard dans le Grand Blond... »
Je traverse enfin la foule et au bout du tunnel, un simili de lumière. Un chauffeur rien que pour moi qui attend sagement avec une pancarte marquée "Mlle V".

Mais c'est moi, oui, c'est moi Youhou !!!!!!! Enfin, non, pas de Youhou !!Surtout rester calme et professionnelle ; le plus dur est sans doute à venir mais en attendant, me voilà enfin prise en main, il était temps, je n'en peux plus...

aéroport marrakech

To be continued...

 

6 février 2012

Introduction aux Tribulations de Mlle V

Comme tout le monde...      chien lunettes

Bah oui, quand je vous dis que tout a commencé il y a 34 ans, c’est à la fois vrai et en même temps, bah, y’a rien d’extraordinaire.

Comme tout le monde, j’ai eu une enfance plutôt sympa même si qq couacs sur la route. Comme tout le monde, ou presque, mes parents ont divorcé et se sont remariés (enfin pas ensemble mais avec une nouvelle moitié). Comme tout le monde, j’ai mntnt plein de frangins de toutes ces familles recomposées. Comme tout le monde, j’ai fait une crise d’ado. Comme tout le monde, je me suis cassée la gueule, souvent, relevé toujours et comme tout le monde, je suis arrivée tant bien que mal à l’âge adulte.

Comme tout le monde, j’ai eu mon 1er vrai job, mon 1er vrai appart’, ma 1ère vraie relation sérieuse, ma 1ère thérapie et puis… comme tout le monde, j’ai appris.

J’ai appris qu’on ne guérit jamais vraiment, on apprend juste à vivre avec. J’ai appris que nos parents ne sont pas des êtres parfaits mais qu’ils font de leur mieux. J’ai aussi appris que le monde des « Bisounours » n’existe pas.

Il m’aura juste fallu 30 ans pour apprendre et comprendre mais c’est désormais chose faite...Ainsi commencent Les Tribulations de Mademoiselle V…

Princesse LPrincesse LPrincesse LPrincesse LPrincesse L

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Les Tribulations de Mademoiselle V
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