23. La Grossesse de Maman V : Le séjour à la clinique
On peut enfin respirer et se dire : « Bravo Zhom, Bravo Mlle V, vous y êtes arrivés, la boucle est bouclée, bb est née et en bonne santé ! » et terminer ainsi sur cette note de happy end tel les contes de Grimm ou de Perrault mais on peut aussi rester lucide et se dire que tout ça n’est sans nul doute que le commencement…. Et entre nous, avant l’épanouissement plein et entier d’être maman, les câlins, les bisous et les moments de complicité avec bb, il y a le reste………et ça, je ne m’y attendais pas !!
D’abord se faire recoudre le ventre et passer 2h00 solo en salle de réveil en regardant les minutes défilées pendant que papa et bébé font connaissance…..Les rejoindre enfin mais dans un état second qui ne me laisse pas le plaisir de réaliser que je suis maman et qu’elle est mon bébé, vomir mes tripes dès la fin de la journée (réaction à la morphine) et attendre, attendre, attendre, que l’infirmière daigne enfin venir s’occuper de moi…. Passer la nuit à me gratter violemment enter deux spasmes, tel un camé en crise de manque et voir les minutes et les heures défilées (encore une réaction à la morphine), enfin, à 6h00 du matin, voir le jour se lever, une nouvelle journée commencer et se dire qu’on a fait le plus dur… Avoir l’illusion d’y croire en tout cas !?
Et faire connaissance avec bébé, enfin…, en tête à tête rien qu’elle et moi, nous sentir, nous toucher, nous découvrir, nous apprivoiser, nos 2 premières heures à nous aimer
Ce moment de grâce sera de courte durée car la valse des entrées et sorties reprend de plus belle dès 8h00 du matin et durera tout le temps de mon séjour : infirmière, sage-femme, soins bébé, soins mamans, médicaments et prises de sang, arrivée du papa, visite des parents devenus grands parents…, tout ça, sans compter sur les « douleurs » de la montée laiteuse et des agrafes post-césarienne qui me tirent sur le ventre, la difficultés à uriner…et autre… après passage de la sonde……Un bonheur de chaque instant….
La cerise sur le gâteau viendra de l’attitude de certains membres du staff et notamment de «Terminator » (surnom que j’ai attribuée à l’infirmière de garde la nuit, ça en dit long sur sa gentillesse, son amour des patientes et son empathie naturelle…). Terminator donc, aura la « gentillesse » de refuser de prendre bb L à la nursery la 3ème nuit pour que j’essaie de dormir (après 2 nuits blanches), m’expliquant avec tact et délicatesse :
« Bah faut vous zabituer maintenant hein !! et pis vous zavez déjà eu 2 nuits tranquilles depuis la naissante de pépette et pis zetes en montée laiteuse, donc non ! »
Moa : Gné !??
Parce qu’entre nous, les 2 nuits « tranquilles », j’en rêve encore et la montée laiteuse, elle a bon dos ! Quant à pépette, moi, ‘connais pas !? Le nom d’un chien peut-être!? Et ou kil est le cucul à la tetette à pépette !? Si elle ose encore une fois parler de ma fille comme d’un vulgaire caniche, je lui pète la rotule ! (Violence sous-jacente !? La fatigue et la chute du taux d'hormones sans doute !?).
Vous l’aurez compris, Ça plus ça plus ça, je ne suis plus ni tout à fait moi-même, ni tout à fait une autre, je suis un amas de sensations, un étrange mélange douleur-bonheur…, une bombe au bord de l'explosion....